Écrire, c’est dire des choses, des choses de soi, de son enfance, comme un chemin qui commence par là, forcément, de son adolescence aussi, et enfin de sa vie. Pourtant, ce n’est pas ce qu’on veut, ce qu’on veut, dans le polar, c’est raconter une histoire, avant tout, et puis, après avoir accordé la vie, donner la mort…
Des personnages, ici un chat, bien sûr, comme un fil rouge, deux enfants perdus, une femme que l’on dirait folle et qui l’est, comme tout le monde quoiqu’un peu plus que tout le monde, un flic, pur (hé oui!), un aventurier magnifique et désabusé, et puis un homme d’affaire veule flanqué d’une femme de tête et un homme de pouvoir, un temps déchu et désormais saisi d’une frénésie commune: l’ambition personnelle, envers et contre tout, ce vice immémorial et en même temps ce mal du siècle.
Et l’histoire s’écrit, et la petite musique de l’auteur se fait jour, il se raconte, malgré lui, malgré sa réserve et ses pudeurs, et les personnages se mettent à vivre, les uns avec les autres, les uns contre les autres. Pour qui qui y prête attention, l’auteur se dévoile, témoin et acteur dissimulé, Machiavel et bateau ivre. Sa plume tend à un autre monde où pourront se réfugier ses personnages préférés, tout au moins ceux à qui il accorde, magnanime, un avenir, ceux qu’il épargne. Ils vont, comme accueillis par une aube rosée et transparente, vers le paradis des âmes simples, loin de la fureur de ce monde-ci. Ce sont des enfants, ses enfants.
Voilà tout ce que je puis dire du Chat Ponsard mon dernier né quoique bien plus ancien dans mes tablettes. Voilà comment voudrais-je qu’il fût ressenti, mais je sais que c’est là un vœu pieux car, de pages en pages, c’est bien le lecteur qui en fera son affaire.