Ce mercredi, le 02 octobre, s’élancera Milan-Turin, l'une des plus anciennes courses cyclistes du calendrier, créée en 1876. À titre de comparaison, la première édition de "la doyenne" Liège-Bastogne-Liège ne date que de 1892...
À l'époque, les courses cyclistes permettaient de démontrer la fiabilité des bicyclettes. Et compte tenue de l'état des routes, relier Milan à Turin était un sacré exploit ! Et pour la première édition de la course, c'est un cycliste milanais, Paolo Magretti, qui s’était imposé à la moyenne horaire de 13 km/h ! La page Wikipedia italienne indique même que 8 coureurs seulement avaient pris le départ, et qu'ils n'étaient que 4 à l'arrivée !
Quelques années plus tard, en 1911, le jeune forçat de la route débutant, Henri Pélissier, viendra s'y imposer.
Pourtant fort de cette ancienneté, "Milan-Turin" ne pas beaucoup vu de vainqueurs illustres. Les grands champions italiens ne s'en sont pas préoccupés, avant une époque récente. Donc, pas de Binda, Coppi, Bartali, ni de Gimondi au palmarès. Seul le milanais Gianni Motta est venu l'emporter. Il faut dire qu'à l'époque, lorsque Eddy Merckx ne s'intéressait pas à une course, elle devenait -du coup- un objectif atteignable pour ses adversaires. Motta fut ensuite imité par De Vlaeminck, qui s'imposa 2 fois à Turin. Mais il faudra surtout attendre les années 80 pour voir enfin les 2 frères ennemis Saronni et Moser redorer le blason d'une course un peu oubliée.
A partir de 1987, la course sera déplacée du printemps à l'automne. Elle commencera alors à attirer du beau monde, formant avec le Tour de Lombardie et Tour du Piémont[1], le "Trittico di Autunno". Au milieu des "chasseurs de classique" qui s'y imposent alors (Bugno, Anderson, Sørensen, Gianetti, Casagrande...) on note la présence de Laurent Jalabert qui devint en 1997 le 2ème français à lever les bras depuis Pélissier, 86 ans plus tôt !
En 2007, après une victoire de la chaudière Di Luca, l'organisateur de la course RCS laissa tomber la course, préférant alors se concentrer sur d'autres courses plus télégéniques comme les Strade Bianche.
Finalement, en 2012, RCS confie les rennes de la course à l'"Associazione Ciclistica Arona". Et pour moderniser le parcours, l'association eu la bonne idée de déplacer l'arrivée. Alors qu'autrefois, la course ne faisait que "passer" par le colline de Superga, c'est désormais au sommet de cette difficulté qu'est jugée l'arrivée. Signe de cette étrange renaissance, c'est Alberto Contador, dont le palmarès est vierge de toute classique, qui l'a emporté l'an dernier.
En 2013, l'arrivée sera de nouveau jugée face à la basilique de Superga, chef d'œuvre Rococo également tragiquement connu pour la catastrophe aérienne de 1949[2].