Comme les traits que laissent les avions est l’histoire de deux jeunes adultes, Micol et Rachid, habitants d’une banlieue morne, et qui cherchent à s’en sortir. Micol vit de petits boulots dont la livraison de pizza et ne peut chasser de ses pensées son amour de jeunesse, Rico, héroïnomane parti à Berlin. Rachid, lui, rêve d’un vrai travail et d’une maison, mais doit se contenter de travailler au noir sur des chantiers et de dealer du shit pour arrondir ses fins de mois. Leurs chemins vont se croiser alors qu’ils sont tous les deux renvoyés de leurs emplois respectifs. Leurs rêves et leur besoin d’ailleurs vont leur permettre de nouer des liens.
Vasco Brondi, scénariste de cet album est plus connu comme musicien. La plupart de ses albums portent sur le thème de la jeunesse désabusée. Sa première collaboration avec Andrea Bruno, en 2010, a pour objet la réalisation de la pochette et du livret de son album « Per ora noi la chiameremo felicità » (« Pour le moment nous l’appellerons Bonheur »). Séduit par le talent du jeune dessinateur il décide de lui écrire cette histoire très sombre, comme tous les deux les affectionnent.
On retrouve donc Andrea Bruno très à l’aise dans cet univers cette fois ci légèrement plus colorés que ses deux précédents albums Bouillon de néant et Samedi Répit. En effet, même si le noir et blanc restent dominants, ils sont rejoints par des nuances de gris, de marrons et du rouge vif, qui permettent de retranscrire d’autant mieux l’ambiance triste et hostile de l’univers dans lequel les personnages évoluent.