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...franchir l’enfance…
compter un deux
on tient le centre vide
…je…
…qui que quoi
pas de preuve
on tient pourtant
debout
on se parle vite
trop vite
les yeux sont noirs
de sens…
la voix chasse en travers
○
La tête ailleurs…
on joue à perdre haleine…
…il y a
de l’herbe du vent des mots
qui traînent aussi par terre…
une mince virgule
de soi
un même désordre
de chair
le contre-pied de la vie…
…le ciel
ou trois fois rien
on croit gagner
la guerre
○
…ivre de liberté
on jongle avec son âme…
…le cœur en paix
les yeux à peine séchés
on couvre le bruit de la chair…
un crime parfait ?
un corps abandonné ?
tout bouge
je cherche le sommeil
On se plaît à espérer
on ne pleure pas
la nuit
sans se tromper de vide…
○
Mains nues
on sort
la vérité de l’ombre…
on croit savoir…
on se chamaille
avec les mots
je crache
une tache de sang
de langue…
Je suis…
…
On se relève
et ainsi de suite
comme un récit
écrit par je ne qui
[...]
Didier Cahen, Les sept livres, La
Lettre volée, 2013, pp. 17 à 20.
Lire la note de lecture d’Antoine Emaz
Bio-bibliographie
de Didier Cahen