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Nos vérités sur ces "Mensonges d'Etats"...

Publié le 30 septembre 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

A la Madeleine, Xavier Daugreilh, molièrisé en 1997 avec "Accalmies Passagères", évoque dans une pièce franchement light et pas très heureuse, jamais loin du soap ou de la sitcom,  l'opération "Fortitude", authentique et incroyable canular militaire mis en place en 1944 pour détourner l'attention des troupes allemandes du débarquement. Ce script nous est servi par une distribution moyennement convaincue, d'ailleurs peu convaincante, et un Nicolas Briançon de toute évidence débordé par les 823 productions dont il a la charge, car sa mise en scène tient davantage de la banale mise en place que de la vision originale. Gare à la JeanLucMoreau-isation...

Nous suivons donc outre-Manche, un petit groupe de haut-gradés coordonnant la préparation et la mise en scène du faux débarquement d'un million d'hommes, censé intervenir après celui du 6 juin, dans l'optique de faire croire à l'ennemi que le premier n'est qu'une diversion et laisser ainsi le temps aux alliés de déployer leurs troupes après avoir atteint la terre ferme. Fabrication de leurres, de chars gonflables, de bases en carton et papier mâché destinés à tromper les avions espions, échanges de faux messages codés qu'on laisse intercepter, envois d'agents doubles pour diffuser la nouvelle, mais aussi, hélas, véritables sacrifices humains dans le but de crédibiliser l'opération...

Ce pan de l'histoire hallucinant et surréaliste avait tout pour faire une bonne fiction. Malheureusement les personnages manquent d'épaisseur, les situations de tension dramatique. Les dialogues  se révèlent souvent faiblards, relevant au mieux de la comédie la plus passe partout et la plus insignifiante. Pourquoi avoir voulu faire rire à tout prix et tout du long ? Nous n'avons pas saisi... Ajoutons que l'épilogue vire carrément au grotesque. Alors quand, en plus,  l'interprétation pêche (nous ne détaillerons pas), le temps semble bien long. 

Nous sommes décidément loin, très loin de la qualité, de la rigueur, de la densité, de la portée d'une oeuvre comme "Diplomatie", de Cyril Gély, qui s'inspirait également d'une séquence de ce conflit mondial, et que nous avions eu le bonheur de découvrir il y a deux ans... à la Madeleine. 

Dommage.


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