Sillage (T16) Liés par le sang

Publié le 30 septembre 2013 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Un “fils” sorti de nulle part, un ennemis invisible et une menace totale pour le convois…. Nävis a de quoi s’occuper.

Scénario de Jean David Morvan, Dessin : Philippe Buchet, Public conseillé : Tout public

Style : Science fiction Paru chez Delcourt, le 25 septembre 2013 Share


La série (reprise du résumé de Wikipédia)

Sillage est le nom d’un gigantesque convoi de vaisseaux spatiaux voyageant dans l’espace à la recherche de planètes à coloniser, et composé d’une multitude de races différentes. La série s’attache aux aventures de Nävis, seule humaine à bord de ce convoi, cherchant désespérément d’autres personnes de son espèce.
Dans le premier tome, on découvre l’histoire de Nävis, son destin dramatique et la comment elle est contrainte de rejoindre le convoi.
En tant qu’humaine, elle présente une caractéristique qui la rend unique : son cerveau est imperméable à la télépathie. Cette particularité permet aux auteurs de développer de nombreux thèmes philosophiques ou politiques.
Dès le tome 2, elle devient un des meilleurs agents du conseil de Sillage, la Constituante, où ses aptitudes physiques et l’hermétisme de son cerveau font merveille. Mais ses défauts d’humaine et sa jeunesse en font aussi et surtout un électron libre dont l’immaturité va avoir au fur et à mesure des albums des conséquences de plus en plus graves…


L’histoire

Nävis est très agacée. Elle vient d’apprendre (dans le tome précédent « Chasse gardée ») qu’elle a un fils, Yanseï, l’exécuteur de son pire ennemis, le consul Atsukau. Cette progéniture dont elle ignore tout (ni avec qui, ni quand l’aurait-elle conçu) lui a sauvé la vie.
Afin de localiser le vaisseau du consul, Nävis conclut un marché avec le Magister. Ce dernier lui fournit les coordonnées de son ennemis contre une mission d’infiltration et de cambriolage secrète. Mais avant même d’avoir les détails de la mission, une puissante force psychique plonge en catalepsie toute la population de Sillage. Seuls les êtres insensibles aux pouvoirs mentaux (Nävis et son fils) sont épargnés. Avant que le convoi ne sombre dans un trou noir, il lui reste peu de temps pour agir…



Quoi de neuf ?

Déjà 16 tomes et 15 ans que David Morvan et Philippe Buchet nous servent, avec une belle régularité, leur série phare.
Après avoir suivi la belle Nävis dans des missions secrètes, exploré son passé et sa psychologie en la confrontant à des actions ou des émotions négatives (la corruption dans le tome 4, le terrorisme dans le tome 5, la guerre dans le tome 6, la condition féminine dans le tome 7), ce nouvel épisode parle de « parentalité ». Dans « Les liens du sang », l’arrivée d’un second humain (et pas n’importe lequel) ouvre des « portes » narratives à David Morvan. Il y développe les relations ambiguës entre Nävis, ce « fils » inconnu, et le consul Atsukau, sans oublier le spectaculaire et l’exotisme « alien » qui caractérisent la série.


Un épisode à fond, à fond, à fond, saupoudré de réflexion.

Comme à chaque épisode, David Morvan se sert de Nävis pour nous confronter aux contradictions de l’espèce humaine. Dans “Les liens du Sang”, c’est bien entendu la relation parents-enfants qui est au cœur de l’épisode. Ces liens existent-ils intuitivement ou se construisent-ils ? Quels sont les devoirs et les attentes des parents et des enfants ? Sans chercher de réponses définitives, David Morvan montre les émotions de ses personnages (Nävis et le consul), et les rend particulièrement touchants.
Mais ce n’est pas pour l’introduction philosophique qui me donne envie de lire un “Sillage”.
Comme toujours, dans ce nouvel épisode, les scènes d’action et de “baston” sont particulièrement soignées. C’est donc pratiquement deux tiers de l’album qui sont consacrés aux scènes de combat en apesanteur. Si vous aimez ça, vous serez servis, sinon… passez votre chemin.


Le dessin

Admiré par ses fans, le dessin de Philippe Buchet est ma raison principale de lire « Sillage ». Son trait « ligne claire » modernisé est un mélange étonnant d’épure et de détails surabondants.
Avec un travail de recherche de l’univers titanesque, il ne chôme pas. Galaxie de vaisseaux tous différents, Aliens à tête de fromages, ou hybrides insectoïdes (les guerriers Yiarhu-Kah sont réussis), il invente un univers très cohérent et totalement exotique.
Dans « les liens du sang », je n’ai pas été déçu, ni surpris, (excepté pour les couleurs que je trouve toujours un peu plates et agressives).

Pour résumer

David Morvan et Philippe Buchet arrivent avec leur livraison de « Sillage » annuelle. Avec « Les liens du sang » (T16), ils nous offrent une aventure rythmée et impeccablement mis en image, autour de Nävis, son « fils » et le consul Atsukau. Entre action et réflexion sur la relation parents-enfants, ce nouveau tome s’apprécie avec toujours autant de plaisir et ne décevra pas les aficionados de la série.