Antigone Sr. / Twenty Looks or Paris is Burning at The Judson Church (L), la nouvelle création version (L) de Trajal Harrell présentée ce soir, s'inscrit dans une série de performances de cinq tailles et formats différents - de extra small (XS) à extra large (XL). Elle part d'une interrogation : « Que se serait-il passé si en 1963, si la scène du voguing de Harlem avait rencontré celle de la danse post-moderne à la Judson Church ? ». Le voguing est né dans les quartiers noirs américains à la fin des années 1960 : des performers homosexuels et transgenres se réapproprient les poses des mannequins en couverture de Vogue pour en faire une danse performative des ghettos. (Un sujet d'actualité, soi dit en passant, Paris étant cette semaine en pleine fashion week). Par ce détournement de codes vestimentaires et d'attitudes de mode, Trajal Harrell revisite la tragédie grecque Antigone dans un style underground new-yorkais, pour nous livrer une œuvre avant-gardiste inspirée de la danse post moderne américaine des années 60, mélangeant histoire classique et contemporaine, l'aboutissement d'un travail qui s'étale sur une dizaine d'années. La performance des cinq danseurs (Trajal Harrell, Stephen Thompson, Thibault Lac, Rob Fordeyn, Ondrej Vidlar) est exceptionnelle, et la musique, orchestrée par le sound designer Robin Meier, y occupe une place prédominante (Tori Amos, PJ Harvey, The XX…). 2h30 de performance enflammée jusqu'à atteindre un état de fièvre sans précédent… un spectacle en somme magnifique et bouleversant dont je ne me remettrai jamais tout à fait, et qui restera ancré en moi comme un moment d'exception que j'aurais eu la chance de vivre.
Antigone Sr. / Twenty Looks or Paris is Burning at The Judson Church (L), la nouvelle création version (L) de Trajal Harrell présentée ce soir, s'inscrit dans une série de performances de cinq tailles et formats différents - de extra small (XS) à extra large (XL). Elle part d'une interrogation : « Que se serait-il passé si en 1963, si la scène du voguing de Harlem avait rencontré celle de la danse post-moderne à la Judson Church ? ». Le voguing est né dans les quartiers noirs américains à la fin des années 1960 : des performers homosexuels et transgenres se réapproprient les poses des mannequins en couverture de Vogue pour en faire une danse performative des ghettos. (Un sujet d'actualité, soi dit en passant, Paris étant cette semaine en pleine fashion week). Par ce détournement de codes vestimentaires et d'attitudes de mode, Trajal Harrell revisite la tragédie grecque Antigone dans un style underground new-yorkais, pour nous livrer une œuvre avant-gardiste inspirée de la danse post moderne américaine des années 60, mélangeant histoire classique et contemporaine, l'aboutissement d'un travail qui s'étale sur une dizaine d'années. La performance des cinq danseurs (Trajal Harrell, Stephen Thompson, Thibault Lac, Rob Fordeyn, Ondrej Vidlar) est exceptionnelle, et la musique, orchestrée par le sound designer Robin Meier, y occupe une place prédominante (Tori Amos, PJ Harvey, The XX…). 2h30 de performance enflammée jusqu'à atteindre un état de fièvre sans précédent… un spectacle en somme magnifique et bouleversant dont je ne me remettrai jamais tout à fait, et qui restera ancré en moi comme un moment d'exception que j'aurais eu la chance de vivre.