La rentrée est passée, l’anniversaire du 11 septembre a laissé des militaires discrets en faction. Rue Cambon, rue du Monthabor, au reflet roide des vitrines, leurs couleurs d’automne, leurs treillis ajustés, le fusil noir de leurs regards ont un air couture. Les nouvelles sont laides. Elles nous « préparent au pire ». Je traverse la Place de la concorde. Devant moi, la triste perspective des Champs-Élysées s’engouffre et disparaît sous l’arc de Triomphe. Dans ma main, la perfection du marron fait rebondir les battements de mon coeur.
Contente-toi de savoir que tout est mystère :
la création du monde et la tienne,
la destinée du monde et la tienne.
Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais.
Omar Khayyam, Iran, 12e siècle.
Par l'anachroniqueuse
[Première parution en septembre 2007]