Bien loin de l’esprit bon enfant de son autre série de roman si connue, ce dyptique de L’Eau des Collines nous décrit un univers cruel. La guerre de l’eau est littéralement déclarée et sous le soleil de plomb et l’air débonnaire des provençaux se cache une volonté et une détermination indéfectible, surtout lorsqu’il s’agit de montrer à un homme de la ville que le premier venu ne peut pas se pointer et apprivoiser l’eau des collines au nez et à la barbe des enfants du pays. Avec froideur et dureté, Ugolin et son oncle laissent Jean mourir à petit feu, tué par cette maison qui aurait dû le rendre heureux.
C’est donc une curieuse ambiance que nous propose ici Marcel Pagnol, une ambiance douce-amère, qui mélange une odeur provençale de douceur de vivre que Jean pensait précisément trouver aux Bastides, et qu’Ugolin feint de lui apporter pour mieux le tromper, et véritable complot, piège qui se referme sur le malheureux. Ca fait froid dans le dos et l’on espère tout le long du livre que le brave Ugolin va enfin se rendre compte de la gravité de son projet. Présenté comme l’ennemi, Jean ne peut qu’attirer la pitié par sa naïveté, la manière dont il croit à la bonté profonde des gens qui l’entoure. On ne peut s’empêcher de le plaindre et d’espérer, ne serait-ce que pour la petite Manon qui voit son père littéralement tué par les Bastides Blanches. Le mélange entre la Douce France du Terroir et la cruauté à l’égard de l’étranger est poignant.
La note de Mélu:
Un grand roman.
Un mot sur l’auteur: Marcel Pagnol (1895-1974) est un auteur français, connu également pour son rôle dans le cinéma et le théâtre. D’autres de ses oeuvres sur Ma Bouquinerie:
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