29 septembre 2013
Claude a adoré, moi, un peu moins ....
Avec une grande économie de moyens – 8 personnages principaux, deux décors – mais un casting fantastique, Woody Allen signe Blue Jasmine, un de ses meilleurs films, dit-on. On ne peut cependant pas dire qu’il s’agisse d’une comédie, car la situation de cette femme à la dérive, qui cherche à échapper à la descente inexorable aux enfers, n’a rien de réjouissant. Alors qu’elle avait tout pour être heureuse, habillée de pied en cap par les plus grands couturiers français, elle perd tout avec ce mari escroc qui s’est suicidé en prison, tout comme Bernard Madoff …
Ainsi embijoutée, avec ses trois valises Louis Vuitton marquées à ses initiales, sa petite veste Chanel (ou son chandail Missoni) et son sac Birkin – un vrai Hermès qui l’accompagne au long de toutes les scènes et qui est en tous points semblable à mon Buti – elle vient squatter chez sa sœur adoptive, caissière dans un supermarché à San Francisco, divorcée avec deux enfants insupportables. Deux sœurs dont le destin a suivi des voies bien différentes, d’autant plus que le mari de Jasmine, Al, a aussi escroqué sa sœur (l'excellente Sally Hawkins).
Jasmine est dépressive, se gave de xanax et de wodka, parle toute seule dans la rue, mais veut s’en sortir. Elle fait une rencontre merveilleuse en la personne d’un diplomate qui semble trouver en elle la femme idéale pour l’aider dans une campagne électorale. Jusqu’à ce qu’il découvre le drame caché d’où essaie de se sortir Jasmine. Sa réaction est de fuir …
Tout repose sur l’interprétation hallucinée de Cate Blanchett, superbe, explosée, mais pas vraiment attendrissante dans son égocentrisme exacerbé. La réplique lui est donnée par sa sœur, encore plus vraie, ou son ex-mari, Alec Baldwin, menteur compulsif.
Mais nous connaissons tous au moins une de ces femmes tombées des nues à la nouvelle des frasques de leur mari puis dans le dénuement après sa faillite. Il vaut mieux s’en méfier : se souvenir de Mesdames Takkiedine et Cahuzac dans de récents scandales financiers …
Woody Allen, toujours aussi grinçant, nous fait rire jaune devant ces travers de la bourgeoisie américaine, mais aussi devant la médiocrité des « petits blancs » de la classe moyenne, accros au sexe, au sport et à l’alcool.
Eclairant !