Il y avait peu de monde ce mercredi dans le sous-sol de la pizzeria Belfort. On le regrettera car ce lieu, culturellement alternatif, nécessite d'être soutenu. En revanche, la musique que le trio Amor Fati, augmenté pour l'occasion de Sébastien Lespinasse, nécessite des conditions d'écoute qu'un public nombreux ne favorise peut-être pas. Donc, tant pis et tant mieux. Sur scène, trois instrumentistes (Laurent Avizou, Fred Cavallin et Guillaume Petit) et un... joueur de mots et de bruits. La musique débute et voici que Sébastien Lespinasse se trouve au bord du vide. Il chute et nous avec jusqu'aux frottements qui annoncent la rencontre. Cette mise en abîme en dit long sur le parti pris de ce trio plus un. La rencontre est double et ce de manière programmatique: Amor Fati qui invite un tantôt lecteur, tantôt récitant et tantôt bruiteur. Et puis l'improvisation. Car les sons, les phrases se déroulent pour rencontrer les autres. En trois très longs morceaux, dont le découpage était finalement tributaire des applaudissements du public, et avec une force visuelle sur cette scène incroyable, Amor Fati et Sébastien Lespinasse se sont racontés, nous ont raconté et notre imagination a fonctionné.Il s'agit de la première d'une série "Amor Fati rencontre". On attend les prochaines avec impatience.Gilles