Samedi 03 mai 2008
04h12 - SARKOZY ET LE NEO-COLONIALISME
- politique
Comme il fallait s'y attendre le voyage du président-VRP Sarkozy en Tunisie a été particulièrement consternant. Comme il le fait sur le plan international depuis le début de son mandat il a une fois de plus légitimé un régime dictatorial au nom de la "Realpolik" c'est à dire essentiellement de nos intérêts commerciaux, ce qui est radicalement contraire aux promesses faites pendant sa campagne électorale et sur lesquelles il s'assoie royalement. Ce n'est plus une exception, c'est devenu une habitude. Dans un pays qui bafoue quotidiennement les droits de l'homme et qui pratique la torture Nicolas Sarkozy a salué les progrès accomplis par la Tunisie en matière de liberté et de tolérance ce qui a bien sûr révolté les défenseurs des droits de l'homme. Quant à Rama Yade secrétaire d'état au droits de l'homme elle s'est conformée au rôle de potiche qui lui est maintenant dévolu.
Mais notre président amateur ne s'est pas contenté de nous faire honte en faisant des déclarations parfaitement contraires à une réalité, que tout le monde connaît , il a également fait cette déclaration sidérante lors d'un forum économique réunissant 500 hommes d'affaires tunisiens et français :" Vous avez une main d'oeuvre qui ne demande qu'à être formée, nous avons beaucoup d'intelligence et beaucoup de formation" autrement dit à vous les muscles à nous l'intelligence. Cette déclaration aux relents perfidement néo-colonialistes qui laisse supposer une supériorité de l'intelligence et de la culture de l'Occident est dans le droit fil du Discours de Dakar qui est bien dans la manière de "sa plume" Henri Guaino, qui peut dans un même discours dire tout et son contraire. Après avoir fustigé l'esclavage et la colonisation, Sarkozy avait déclaré :" Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, l'homme échappe à l'angoisse de l'histoire qui tenaille l'homme moderne mais l'homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable ou tout semble être écrit d'avance. Jamais l'homme ne s'élance vers l'avenir. Jamais il ne lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin". Les universitaires Sénégalais à qui ce discours était destiné avaient, on sans doute, adoré ces délicats sous-entendus racistes qui renvoyaient les Africains à un indécrottable archaïsme !!
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