Dans ma cabane une platine # 19

Dans ma cabane une platine # 19

De manière générale en musique…

J’aime pas quand un animateur radio considère que sa blague ou le rappel du nom de l’artiste justifie de bousiller un morceau trente secondes avant la fin. A une époque où on enregistrait ses titres préférés sur BASF ferro-chrome, j’aurais pu tuer celui qui a massacré ma capture d’Another Brick in the Wall pour annoncer un jeu-concours. J’ai encore la preuve audio. Depuis j’écoute France Inter.

J’aime pas le faux contact d’un casque qui oblige à maintenir le câble dans la 77^ème posture du Yoga tantrique, autrement appelée la « Tour Eiffel égyptienne » pour conserver la stéréo.  Est-ce une obsolescence programmée ou que les ingénieurs de Sennheiser se foutent ostensiblement de ma gueule ? Au bout du vingtième casque en plus de trente ans, je me pose la question. Depuis je fais chier mes voisins.

J’aime pas qu’on me demande en septembre 2013 si je connais Lana del Rey, Lou Doillon, Django Django,  Lescop, Aline, Fauve ou Stromae (et j’en passe). Je conçois que la terre entière ne lise pas régulièrement Euphonies mais j’ai parfois l’impression qu’on demande à un maraîcher s’il a déjà entendu parler du chou Romanesco. Depuis j’en mange d’ailleurs.

J’aime pas les ayatollahs du bon goût. On peut rester insensible, ne pas aimer, émettre des doutes ; sur les artistes précités comme d’autres. Mais à quoi bon s’acharner ? Il y a quelque chose de pourri au royaume des réseaux sociaux, chacun y allant de sa préférence péremptoire ou de sa détestation viscérale. Je me suis toujours demandé quel était l’intérêt de consacrer autant d’énergie (d'une persévérance hallucinante de connerie paranoïaque, comprenne qui pourra) à la stigmatisation de ce qui touche le grand public. Proposons, diversifions, éduquons parfois, mais n’imposons jamais. Depuis j’écoute Claude François. Puis Bass Drum of Death.  

J’aime pas passer à côté d’une soirée parce que je n’aurai pas reconnu ou découvert qui se cachait derrière le morceau qui passait dans ce bar, ce salon ou comme bande-son d’une émission. Dans mes jeunes années, j’ai dû « chanter » l’intro de The Seeds 2.0 des Roots à un copain pour qu’il me libère d’une frustration de deux ans. Je l’entendais dans tous les reportages, annonces, jingles. Depuis j’ai Shazam. 

J’aime Dans Ma Cabane Une Platine. Parce que ça me permet de photographier mes coups de cœur du moment. Si le casque fonctionne bien, aucun morceau ne sera coupé, ils sont référencés et rien n’est imposé.

Bonne écoute.