Source iconographique: http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/infarctus-avc
On a montré sur modèle animal d’ACV ischémique, que l’albumine à 25% réduit les risques d’infarctus cérébral et améliore les troubles neurocomportementaux. Dans une étude clinique pilote, des doses élevées d’albumine (2g/kg) ont été tolérées et se sont montrées sans danger. Notre but était d’étudier si l’albumine administrée dans les 5 heures suivant l’ACV ischémique aigu était de nature à augmenter la proportion de patients à issue favorable.Nous avons effectué une étude randomisée de phase 3, en groupes parallèles en double aveugleet contrôlée par placebo, entre le 27 février 2009 et le 10 septembre 2012 sur 69 sites aux États-Unis d’Amérique (USA), 13 sites au Canada, deux sites en Finlande, et cinq sites en Israël. Les patients âgés de 18 – 83 ans atteints d’un AVC ischémique (c.à.d. non-hémorragique) dont le score AVC à la ligne de base était de 6 ou plus, selon l’échelle d’évaluation des AVC du National Institute of Health (NIHSS), qui pouvaient être traités dans les 5 heures suivant l’événement ischémique ; ont été répartis de manière aléatoire (1:1) par un système centralisé de randomisation en ligne (…) pour recevoir l’albumine à 25% (2g [8ml] par kg ; dose maximale 750 ml) ou le volume équivalent de solution saline isotonique. Ni le personnel de l’étude, ni les participants n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal de mesure était le constat d’une issue favorable, défini soit par un score de Rankin modifié de 0 ou 1, soit un score NIHSS de 0 ou 1, ou les deux à la fois ; atteint(s) à 90 jours. L’analyse a été effectuée sur population en intention de traiter. (…).
422 participants ont été randomisés de manière aléatoire pour recevoir l’albumine et 419 pour recevoir la saline. L’essai a prématurément pris fin de 12 septembre 2012 pour raison de futilité (n=841). Le critère principal d’évaluation n’a pas montré de différence entre les patients du groupe albumine et les patients recevant la solution saline (186 [44%] versus 185 [44%], ratio de risque relatif 0,96 Intervalle de Confiance – IC – 95% 0,84-1,10 ; ajusté par rapport à la ligne de base pour le score NIHSS et la couche de cellules à l’origine de la thrombolyse). Les oedèmes pulmonaires légers à modérés étaient plus communs chez les patients recevant l’albumine que chez ceux recevant la solution saline (54 [13%] sur 412 versus 5 [1%] sur 412 patients) ; la survenue d’une hémorragie intracranienne symptomatique dans les 24 heures était aussi plus commune chez les patients recevant l’albumine que chez ceux du groupe placebo (17 [4%] sur 415 versus7 [2%] sur 414 patients). Bien que le taux d’issues favorables chez les patients recevant l’albumine soit resté fiable, s’établissant à 44-45% au cours de l’essai dans son intégralité, le taux cumulé d’issues favorables chez les patients recevant la solution saline s’est élevé régulièrement de 31% à 44%.
Nos résultats ne montre pas de bénéfice clinique pour ce qui est de l’administration d’albumine à 25% chez les patients atteints d’AVC ischémique ; cependant, cela ne devrait pas décourager les efforts dans l’identification de stratégies de protection efficaces contre l’infarctus cérébral ischémique, du fait de préexistence de publications originales relatives à des études précliniques montrant des démonstrations de principe convaincantes de la possibilité d’issues favorables. Dr Prof Myron D Ginsberg MD et al, in The Lancet Neurology, publication en ligne en avant – première, 27 septembre 2013
Financement : National Institute of Neurological Disorders and Stroke, National Institute of Health (USA) ; et Baxter Healthcare Corporation
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ