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« The Imitation Game », l’étrange destin d’un scenario prometteur

Par Jsbg @JSBGblog

« The Imitation Game », l’étrange destin d’un scenario prometteur

Pour commencer, qui est Alan Turing? Alan Mathison Turing (23 Juin 1912 – 7 juin 1954) était un mathématicien, cryptologue et informaticien anglais. Pionnier de l’intelligence artificielle, c’est aussi grâce à lui que les Britanniques ont pu percer les secrets de la machine Enigma, utilisée par les Nazis pour communiquer de manière sécurisée en chiffrant et déchiffrant des informations. Ouvertement homosexuel, il est inculpé en 1952 d’ « indécence manifeste et de perversion sexuelle ». On lui laisse le choix entre l’incarcération ou la castration chimique. Il choisit la deuxième option. Deux ans plus tard, Turing meurt d’un empoisonnement au cyanure. On retrouve une pomme imbibée de cyanure et partiellement mangée (certains vont jusqu’à dire qu’elle serait à l’origine du logo d’Apple) à proximité de son corps sans vie. L’enquête conclut au suicide.

The Imitation Game est une adaptation du livre « Alan Turing: The Enigma ». Le scénario, écrit par Graham Moore, se retrouve à la tête de la prestigieuse Black List en 2011. Warner Bros s’empresse de s’en emparer pour une coquette somme à 7 chiffres. Le scénario tape dans l’oeil de Leonardo Di Caprio, qui détecte immédiatement le potentiel d’un tel rôle. Un rôle à Oscar. Oui, ça fait des années que Leonardo Di Caprio regarde le dessus de sa cheminée, les yeux vitreux et le coeur serré, en imaginant la jolie statuette dorée brillant à la lumière d’un Menorah que lui aurait offert Woody Allen pour le féliciter de sa victoire aux academy awards.

« The Imitation Game », l’étrange destin d’un scenario prometteur

Mais voilà, en 2012, Leonardo lâche le rôle. Du coup Warner Bros ne veut plus du scénario et le passe plus loin. C’est Black Bear Pictures qui le récupère. Le film sortira en 2014, avec Benedict Cumberbatch et Keira Knightley. Jusqu’ici tout va bien.

Cependant, cette deuxième chance est aussi motif à polémique. D’après Pinknews.co.uk, le film contiendrait des scènes fictives en sus qui laisseraient entendre qu’Alan Turing aurait eu une relation plus qu’amicale avec Joan Clarke, son amie et collègue interprétée par la douce Keira. Ce petit arrangement de scénario n’a pas manqué d’énerver la communauté LGBT ainsi que l’auteur de la biographie de Turing. Insinuer qu’Alan Turing aurait eu une relation hétérosexuelle reviendrait a prétendre que Brigitte Bardot porte des dessous en hermine.

Black Bear s’est farouchement défendu, affirmant qu’aucune version existante du script n’essayait de fausser les orientations d’Alan Turing. On aura la réponse dans les salles obscures courant 2014.

Myriam Roelli

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