Une femme sur 4 est confrontée à une incontinence urinaire d’effort à un moment ou un autre de sa vie et environ 40 % des jeunes femmes y sont confrontées en faisant du sport. L’incontinence urinaire d’effort est ainsi le type le plus commun d’incontinence urinaire, et jusqu’à 86% des femmes souffrant d’incontinence la déclarent parmi leurs symptômes. Alors que cette forme d’incontinence est de plus en plus prise en charge chirurgicalement, principalement en raison du développement de nouvelles techniques opératoires mini-invasives, se pose la question, très discutée, de la nécessité d’un bilan urodynamique préopératoire, souvent pénible pour la patiente. 3 études récentes s’accordent aujourd’hui sur le caractère non systématique de cet examen.
En France, le bilan urodynamique n’est pas jugé utile pour le diagnostic d’une incontinence urinaire féminine mais est indiqué avant toute prise en charge chirurgicale d’une incontinence urinaire d’effortpure. Le bilan n’est pas obligatoire en cas d’incontinence urinaire d’effort pure sans autre symptôme clinique associé mais il peut contribuer à préciser le pronostic et à informer la patiente. L’examen urodynamique complet est recommandé en cas d’incontinence urinaire complexe ou sévère. Le déroulement du bilan, illustré par le schéma ci-contre, fait l’objet d’une fiche descriptive de l’Association française d’Urologie (AFU). Attention, dans la plupart des cas d’incontinence d’effort, la chirurgiedoit être envisagée en troisième position lorsque les interventions conservatrices et pharmacologiques n’ont pas donné satisfaction. Des exercices peuvent aussi contribuer à renforcer le périnée pour retrouver une continence normale. Enfin, il existe des protections absorbantes adaptées comme les nouvelles Lady TENA InstaDry, conçues et développées pour les femmes, qui assurent une acquisition instantanée et garantissent le confort des utilisatrices.
L’intervention quel que soit le bilan ? Pour les femmes souffrant d’incontinence urinaire d’effort simple, le bilan urodynamique, avant une intervention chirurgicale ne s’impose pas, conclut l’étude récente (1), publiée dans la revue Obstetrics and Gynecology. Les résultats cliniques seront identiques avec ou sans bilan préalable à la chirurgie, conclut l’étude. Les chercheurs de l’Université Radboud de Nimègue (Pays-Bas) et du Consortium Urogynecology ont mené cette étude auprès de 578 femmes atteintes d’une incontinence d’effort simple et éligibles à l’intervention chirurgicale. Toutes ont bénéficié d’un bilan urodynamique, et certaines ont subi une intervention chirurgicale immédiate, d’autres un autre traitement, induit par les résultats du bilan. Mais à 1 an, les femmes ayant subi l’intervention immédiate présentent une amélioration bien supérieure (Sur l’échelle Urogenital Distress Inventory (UDI) amélioration de 44 ± 24 vs 39 ± 25 points dans le groupe de test urodynamique). Ainsi, cette première étude suggère qu’un bilan urodynamique préopératoire de routine ne semble pas nécessaire et, que compte tenu de sa pénibilité pour la patiente et de son coût, il ne devrait pas être exécuté systématiquement.
Contre le bilan en routine : Une seconde étude de la Loyola University (Californie) (2) remet également en question la pratique courante de ce test en routine, pour les femmes qui subissent une chirurgie de l’incontinence d’effort L’étude menée auprès de 630 femmes touchées d’incontinence urinaire d’effort, révèle également que les femmes qui ont subi cet examen urodynamique n’obtiennent pas de meilleurs résultats après la chirurgie de l’incontinence d’effort, vs celles qui ont subi une simple évaluation clinique par le médecin. Ainsi, la proportion de femmes ayant retrouvé une continence normale à 1 an est de 76,6% avec bilan vs 77,2%.Alors que les tests urodynamiques sont couramment réalisés chez les femmes avant la chirurgie de l’incontinence d’effort, explique le Dr Linda Brubaker, coauteur de l’étude, notre étude confirme que ce bilan n’est pas nécessaire pour un grand nombre de ces patientes.
Dans certains cas …Une troisième publication (3) fait l’état de la science et recommande, avant d’entreprendre tout bilan urodynamique préopératoire de « considérer la question posée et de vérifier si le bilan urodynamique va modifier la prise en charge du patient ». Certes, certains résultats de bilan vont écarter l’intervention chirurgicale, d’autres variables urodynamiques vont contribuer à guider le choix de l’intervention et, éventuellement, de la technique chirurgicale. Le bilan pourra aussi identifier les patientes à risque d’échec ou à risque de complications post-opératoires. Mais, là encore, l’examen n’est pas envisagé en routine.
Sources:
Obstetrics and Gynecology April 5, 2013 Value of Urodynamics Before Stress Urinary Incontinence Surgery: A Randomized Controlled Trial
NEJM May 24, 2012DOI: 10.1056/NEJMoa1113595 A Randomized Trial of Urodynamic Testing before Stress-Incontinence Surgery
BJOG An International Journal of Obstetrics and Gynaecology 2013 DOI: 10.1111/1471-0528.12102 What is the value of urodynamic studies before stress incontinence surgery?
(Visuel AFU)
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