Ce nouveau test d’urine pour le cancer de la prostate, nommé MiPS pour Mi-Prostate Score, est désormais disponible aux Etats-Unis. Développé par le « MLabs » de l’Université du Michigan, le test améliore l’efficacité du test sanguin PSA, augmente la capacité de détection des tumeurs de la prostate à haut ou à faible risque, et, en fin de compte, pourrait permettre d’éviter des milliers de biopsies inutiles.
Seul, le test PSA (prostate-specific antigen) n’est pas spécifique au cancer de la prostate. Une hypertrophie ou une inflammation de la prostate pourront provoquer des élévations des taux de PSA, des faux-positifs et des biopsies inutiles. Et même en cas de cellules cancéreuses, 44% de ces biopsies vont révéler une tumeur, en réalité non évolutive et non mortelle. Cette fiabilité limitée du test PSA et son manque de spécificité pour le cancer de la prostate expliquent la polémique autour du test PSA et du dépistage de santé « de routine » pour les hommes, au-delà d’un certain âge. Une étude récente publiée dans la revue Cancer Epidemiology a montré qu’ainsi, en France, la proportion de patients atteints d’un cancer de la prostate potentiellement et réellement sur-diagnostiqués ou sur-traités atteint de 9,3 à 22,2% des patients atteints de tumeurs diagnostiquées au premier stade.
À ce jour, il n’y a pas de test parfaitement spécifique. C’est pourquoi ce test d’urine MiPS du MLabs du Michigan qui analyse pour 2 marqueurs moléculaires distincts du cancer de la prostate, un extrait de l’ARN fabriqué à partir d’un gène (PCA3) hyperactif dans 95% de tous les cancers de la prostate et un extrait de l’ARN de fusion de 2 gènes (TMPRSS2 et ERG) ultra-spécifique au cancer de la prostate, 2 biomarqueurs détectables à des niveaux élevés dans l’urine, pourrait venir combler un besoin et dans le diagnostic et dans l’évaluation.
Un test d’urine développé par Gen-Probe, reposant sur le même marqueur « PCA 3 » a déjà reçu l’approbation par la FDA en 2012 pour une utilisation chez les hommes qui envisagent de biopsie répétée après un résultat négatif. MiPS va plus loin, en ajoutant « TMPRSS2 : ERG ».
Un test d’évaluation du grade : Ansi la combinaison des 2 biomarqueurs permet d’apprécier également le niveau de risque. Les participants de l’étude répartis en 3 groupes selon les niveaux de TMPRSS2 : ERG et PCA3 dans les urines, montrent un risque de diagnostic final de cancer respectivement de 21 %, 43% et 69% et de diagnostic de cancer de haut grade respectivement de 7%, 20% et 40 %.
Enfin, d’autres essais montrent que le test urinaire MiPS à 2 marqueurs est plus efficace que le test PSA seul.
Source:MLabs et UofM U-M offers new early detection test for prostate cancer