Hier soirée entre copines.
C’était sympa. Nous avons mangé dans un bon resto où les serveurs étaient très serviables. Et à Paris, il faut le dire, c’est pas très courant. L’endroit s’appelle "le Tarmac", c’était bon et c’est à côté de Bastille.
Et donc après, on se dit au revoir.
Nous restons parler quelques instants avec ma cop’s Flo. On papote, on délire, on sautille partout, on parle un peu sérieusement et rebelote, babillage, délire et saut de petits cabris.
A un moment, on parle de nos âges et de notre apparence. Ma copine a le même "truc" que moi, elle fait beaucoup plus jeune et les gens peuvent lui donner facile une dizaine d’années en moins.
On a évoqué notre trentaine. Moi je lui disais que je repensais parfois à ma vingtaine, c’est une période souvent idéalisée, Mais s’il y a quelque chose que je ne regrette pas, lui disais-je, c’est mon rapport au corps de l’époque. F me dit alors qu’elle avait lu quelque part que vers la trentaine, ça commence à mieux se passer. Du coup, on s’est demandé quelle partie de notre corps, on appréciait le moins. Elle a pensé à une partie. Moi j’ai réfléchi. Puis j’ai encore réfléchi.
Et réfléchi.
Et j’ai rien trouvé que je n’aime pas chez moi.
Bon au bout d’un moment, je voulais dire mes cuisses et mes fesses. Je me suis ravisée. Ce sont deux parties de mon corps qui se voient bien chez moi, mais je ne dirais pas que c’est celles que j’apprécie le moins. Je vous en ai parlé souvent ici, j’ai des complexes. J’en ai toujours, mais moins. Je me sens mieux avec les formes que j’ai. Je dévoile davantage ma poitrine, je n’ai plus autant de mal à dévoiler mes jambes. J’adopte la jupe sans me soucier de la longueur, je me sens mieux. En fait, je ne me soucie plus de mon corps comme un problème, comme un truc massif que je dois me coltiner, je m’occupe de lui tout simplement. Pas autant que je voudrais, il me manque encore le réflexe de mettre plus souvent de la crème, je ne m’apprête pas encore en me lâchant totalement et il me manque toujours une sensation d’écoute vis à vis de lui. Et puis c’est par lui que je somatise pas mal en ce moment.
Mais je sens vraiment qu’il y a eu une évolution, importante, je me regarde dans la glace et plus souvent je me dis "hey, baby, tu sais que tu es plutôt pas mal avec ta féminité toute débordante". Le chemin parcouru me semble énorme et je me dis que ce n’est pas fini, ça va aller encore mieux j’en suis sûre.