1. L'installation d'un campement Rom pose des problèmes que des élus dénoncent. Les élus n'ont aucune raison de dénoncer si cela ne reflète pas une réalité. Les témoignages de tensions existent. Nul ne sert de les nier. La situation est aggravée par le fait que les campements de Roms sont concentrés dans peu d'endroits en France: "À elle seule, l’Île-de-France concentre 39 % des campements et 41 % des personnes vivant dans des campements en France. Les 62 campements présents dans le seul département de Seine-Saint-Denis regroupent 20 % des habitants. Viennent ensuite le Nord-Pas-de-Calais (3 116 personnes), Pays de la Loire (1 469), Provence-Alpes-Côte d’Azur (1 250) et Rhône-Alpes (1 080)… " (La Croix).
2. Personne - répétons - personne n'est en mesure d'expliquer/prouver que les Roms ne veulent pas s'intégrer. Personne. Il n'y a aucune étude qui prouve, démontre, assume, affirme que les Roms ne peuvent s'intégrer. D'après le rapport cité par La Croix, les Rroms sont majoritairement installés en rance depuis plus de 5 ans.
3. En août 2012, le gouvernement Ayrault a publié une circulaire qui explique qu'on ne déloge pas des roms d'un campement sans qu'une solution de logement n'ait été trouvée.
4. Il n'y a pas de solution de logement facile. Ni pour les Roms, ni pour personne. La France compte près de 4 millions de Français mal logés.
5. Les campements détruits sont illégaux. C'est-à-dire qu'il y a une décision de justice derrière pour les "valider". Ils sont parfois sauvages, sur des zones dangereuses. Les conditions de salubrité ne sont pas remplies. D'après le rapport cité par La Croix, il y aurait 394 bidonvilles. La Croix explique que "1 300 personnes ne disposent d’aucun traitement des déchets, 3 700 personnes vivent sans accès à l’eau courante."
6. Quand un maire refuse la scolarisation à une communauté Rom présente sur sa commune, ou à tout autre service public, il favorise l'exclusion de cette communauté. Les consultations de Médecins du Monde témoignent de cette précarité. Ces bénévoles s'inquiètent, il y a "les conditions d’admission, la méconnaissance du système de santé français, les barrières de la langue, l’instabilité et les expulsions multiples, les délais d’instruction de l’AME."
7. Les Roms sont estimés à 17.000 en France. C'est un nombre marginal. Politiquement, c'est une diversion nationale, un sujet qui divertit. Imaginez que ces 17.000 personnes s'éparpillent dans quelque 400 campements. Cela signifie que 35.600 communes de France ne sont pas concernées. 15 ou 17.000 personnes sur 66 millions de résidents en France, ce n'est rien; juste une diversion. Plus de la moitié des Roms sont installés en Ile-de-France et dans le Nord-Pas-de-Calais.
8. Les Roms ont des interdictions de métiers. Nous sommes en 2013. Il y a encore une liste de métiers. En septembre 2012, quelque 291 étaient autorisés aux Roms. Cet assouplissement a permis à un millier de Roms supplémentaire (soir 4.200 au total), de travailler. Pourquoi y-a-t-il encore des restrictions ?
9. Généraliser un propos sur une communauté, sans aucune preuve autre que l'anecdote locale est, techniquement, une stigmatisation. Quand cette communauté est étrangère, c'est de la xénophobie. Les statistiques ethniques sont illégales en France. Quand un ministre de l'intérieur et de l'immigration, qu'il s'appelle Manuel Valls, Brice Hortefeux ou Eric Besson évoque la délinquance roumaine et bulgare pour évoquer les Roms, on dépasse l'entendement républicain. Affirmer qu'une communauté ne "veut pas" quelque chose, sans preuve collective, ce détail est crucial, est une stigmatisation. Cécile Duflot, jeudi 26 septembre, a rappelé une évidence: "On ne peut pas dire qu'il y a une catégorie de population où leur origine justifierait qu'elle ne puisse pas être intégrée et que leurs pratiques et modes de vie sont un dérangement pour leur voisin. Quand on dit cela, on est au-delà ce qui met en danger le pacte républicain."
10. On ne peut pas entendre ceci sans réagir: "les Roms ont vocation à rester en Roumanie ou à y retourner". Aucun Européen n'a "vocation" à rester dans son pays. Aucun. Nous sommes en Europe.
Il y a une histoire, récente, elle date de 2010, trois ans à peine. Elle s'appelait "la pensée irresponsable de Nicolas Sarkozy", un discours immonde, qui a blessé.
"Quand tous nous avons dit que le discours de Grenoble est un scandale absolu, nous ne pouvons pas tenter de, ou envisager, ou laisser penser que nous pourrons utiliser les mêmes méthodes". Cécile Duflot.