Nous avons eu, ici à Genève, une forte personnalité dans cette quête encore rare à l’époque - les années 50 et 60 – qui faisait partager ses découvertes en direct avec les auditeurs de la Radio Suisse romande : Hélène Teyssère-Wuilleumier et sa « Ménestrandie, collection de musiques et instruments anciens », dont il reste aujourd’hui des survivances à travers une fondation du même nom.
Un demi-siècle plus tard, après les découvertes capitales et quelque peu dogmatiques des « baroqueux » (tout au moins à leurs débuts, dans les années 70), nous nous trouvons aujourd’hui à une époque où l’on peut enfin faire vivre des musiques populaires sur des instruments anciens et des musiques savantes sur instruments populaires sans être voués forcément aux gémonies des hérétiques.
Une fois acheté l’album de l’Arpeggiata « Mediterraneo », il ne restait plus qu’à résoudre le problème « bibliothéco-bibliothéconomique » de la classification : où ranger ce sublime album ? (Non, ne riez pas, le problème est complexe pour ceux qui ont été formés à l’école de la rigueur binaire des scientifiques !) Il est ainsi resté bloqué dans le rayons des hésitations et incertitudes durant 6 bons mois. Aujourd’hui, nous avons enfin tranché : Mediterranéo ira là où se trouvent la plupart des autres albums de l’Arpeggiata, dirigée par la très créative et très libre Christina Pluhar : dans la musique baroque.
Paul Kristof
L’ARPEGGIATA. Mediterraneo (Virgin, 2013) Disponibilité
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