Selon les autorités du Zimbabwe, 81 éléphants ont été empoisonnés au cyanure par des braconniers. Néanmoins, neuf d’entre eux ont pu être arrêtés.
Au Zimbabwe, seuls 50 rangers patrouillent dans le parc national Hwange qui s'étend pourtant sur 15.000 kilomètres carrés (quasiment la taille de la Suisse). C’est dans ce parc qu’ont été découverts, en quelques mois, 81 éléphants empoisonnés au cyanure. Les autorités, qui parlent "d'une crise majeure", indiquent que c’est la méthode qu’utilisent maintenant les braconniers pour retirer leurs défenses en ivoire aux pachydermes.
Ces animaux, pourtant une espèce protégée, sont près de 50.000 dans ce parc, ce qui attire beaucoup de convoitises. Jerry Gotora, un responsable de l'office des parcs nationaux, explique que "le poison a été placé à des endroits où les éléphants paissent, et non dans l'eau comme cela a été dit". Si cela avait été le cas, les conséquences auraient été encore plus dramatiques car le cyanure aurait également entrainé la mort de nombreux autres animaux (buffles, koudous et leurs prédateurs lions, léopards, vautours, etc.). Un massacre difficile à enrayer Face à cela, le nouveau ministre de l'Environnement zimbabwéen, Savior Kasukuere, a décidé de déclarer "la guerre" au braconnage et "la tolérance zéro". Les rangers ont réussi à interpeller neuf suspects. Six d’entre eux détenaient 17 défenses en ivoire. La menace du braconnage n'a jamais été aussi importante pour les éléphants depuis l'interdiction de la commercialisation de l'ivoire. Et des cas d'empoisonnements ont déjà été signalés dans d'autres pays que le Zimbabwe. Selon un document publié récemment par la Convention sur le commerce international des espèces protégées (Cites), les pachydermes traversent actuellement "la plus grave crise de conservation" depuis 1989 avec pas moins de 25.000 spécimens braconnés rien qu'en 2012. Et les pays peinent à enrayer le massacre malgré les moyens mis en oeuvre, de plus en plus importants. Un braconnier condamné à 3 ans de prison ferme Néanmoins, la lutte n'est pas complètement vaine. Mardi, Symphorien Sangha, un homme décrit comme l'un des principaux braconniers d'ivoire d'Afrique centrale a été condamné à trois ans de prison ferme pour "abattage illégal d'éléphants", selon le Fonds mondial pour la Nature (WWF). Le tribunal de grande instance de la Boumba-et-Ngoko au Cameroun a également condamné le braconnier arrêté en octobre 2012 à une amende de 22 millions de francs CFA (soit environ 33.000 euros). Son frère jumeau, René, arrêté en août en possession de deux pointes d'ivoire, doit être jugé mercredi, a précisé l'AFP. Selon le WWF, "les frères Sangha sont actifs depuis au moins 2006 dans l'espace de la Sangha", une forêt de plus de huit millions d'hectares qui s'étend au Cameroun, au Congo et en Centrafrique et sont "responsables de la mort de plus de cent éléphants dans les forêts d'Afrique centrale". Plus de 15 ans de prison pour les empoisonneurs Mercredi, la radio d'Etat Spot FM a annoncé que les suspects qui ont été arrêtés suite à l'empoisonnement des pachydermes ont écopé de peines bien plus lourdes. Le tribunal du Zimbabwe a condamné un homme de 25 ans à 16 ans de prison et à une amende de 440.000 euros. Ses co-accusés, âgés respectivement de 42 ans et 24 ans, ont eux écopé de 15 ans de prison et de 150.000 euros d'amende chacun. "Les autorités des parcs nationaux et de la faune ont salué ce jugement comme une arme de dissuasion contre d'éventuels braconniers", a souligné Spot FM repris par l'ATS. Il y a deux ans, neuf éléphants, cinq lions et deux buffles étaient morts, empoisonnés au cyanure dans le parc Hwange National Park.
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