L'histoire : Le film raconte l'histoire d'une femme (Catherine Deneuve) qui cache un juif (Heinz Bennent) dans les sous-sols de son théâtre, sous l'occupation.
La critique d'hdef (la septième) : Voici donc venue la chronique d'un film si célèbre et magnifique que cela m'étonne qu'on ait pas encore pensé à l'aborder sur le blog.
Il appartient à une décennie où le cinéma français met souvent en scène la seconde guerre mondiale, dans Au Nom de Tous les Miens de Robert Enrico ou Au Revoir les Enfants de Louis Malle. François Truffaut ne choisit cependant pas, à l'instar des films cités plus haut, un point de vue documentaire, avec ce film tragique et désillusionné...
Avec Le Dernier Métro, l'un des chefs de file de la nouvelle vague adopte un style d'image plus léché qu'à l'habitude, et donne à son film une certaine élégance.
Du côté de la distribution (c'est un film sur le théâtre), on a droit à un casting quatre étoiles, avec Gérard Depardieu dans l'un de ses grands rôles, dans la peau d'un jeune premier fascinant et fasciné, qui croit pouvoir mener sa vie par des coups de tête. Face à lui, Catherine Deneuve incarne sa mère spirituelle, personnage au sous-texte sexuel assez étonnant.
Car il est possible que les deux personnes ait vécues un amour très fort, pour être aussi passionnés l'un par l'autre.
Cette passion est encore plus captivante lorsqu'elle apparaît sur scène, où les deux protagonistes s'aiment. Ils s'aiment dans la pièce qu'ils jouent, et cet amour déteint sur leur vraie personnalié. En réalisant un film pareil, avec des personnages aussi complexes, Truffaut fait un parallèle superbe entre le théâtre et le 7e art.
Mais le charme du film ne s'arrête pas là ! Là où Le Dernier Métro est le plus fascinant est lorsqu'il se place du point de vue du spectateur. Vous allez comprendre ! Le film est en fait tout entier une réflexion très émouvante sur la puissance du regard, et son importance. L'acteur lui-même ne vit que dans le regard du public, et on retrouve ce concept lors de l'inspection par la Gestapo des locaux du théâtre, où un juif est caché. À ce moment, Truffaut crée un passage de suspense cruel (un peu comme le passage où Gregory est au bord du balcon dans L'Argent de Poche), et dans ce passage là, le juif ne vit que dans le regard du SS !
Arriver à créer une oeuvre aussi belle, poignante à partir d'un sujet si délicat et complexe, on appelle ça du grand art !
De ce fait, Le Dernier Métro est à mes yeux le meilleur film de Truffaut (oui, mieux que Les 400 Coups, oui mieux que Baisers Volés, Les Anglaises et le Continent, L'Enfant Sauvage, La Chambre Verte).
Il mérite donc une excellente note !!
Note : 18/20