Roman - 580 pages
Editions Flammarion - août 2013
Le président Idder Chaouch fraîchement élu est en rééducation et la passation de pouvoir avec Sarkozy est imminente. Nazir Nerrouche, terroriste suspect n°1 de la tentative d'assassinat de Chaouch est toujours en cavale on ne sait où. L'auteur présumé du tir, Krim, est lui en prison. Mais dans les milieux policiers et judiciaires, ça s'agite beaucoup. Des enquêtes en parallèle ou à tour de rôle, du personnel qui connaît un turn-over, ou disparaît, une suspicion de plus en plus forte, surtout pour la journaliste Marieke de l'existence d'un cabinet noir au sein de la place Beauvau qui expliquerait une connivence d'intérêt entre le clan Montesquiou affilié au FN et Nazir permettant à ce dernier d'être indirectement couvert... Pour l'heure, ce sont les mères de la famille Nerrouche, puis Fouad, le glorieux frère, qui sont plutôt suivis de près par la Police. A tort (?)Plus ça va et plus les tomes des Sauvages s'épaississent. Quasiment 600 pages pour ce dernier cru, tant attendu. C'est également l'enquête qui s'épaissit dans ce volume. Ou plutôt les enquêtes. La mayonnaise aussi continue de prendre et d'épaissir. Bref, l'auteur a encore de la ressource parce que ça tient toujours.
Extrait :"Tout était lumière autour d'elle, aucune ombre ne pouvait s'imposer, pas même celle, pourtant impressionnante, de la garde du corps qui n'avait pas su protéger son père :Et même si ma lecture du deuxième tome a eu lieu il y a plus de 7 mois, on replonge très rapidement dans cette fresque agitée grâce au résumé des tomes précédents et au rappel schématique des liens entre les protagonistes. Il y a toujours ce mélange intéressant et efficace entre l'aspect thriller classique avec plusieurs personnages en cavale, des enquêtes croisées (police, journaliste, famille....), des milieux documentés, des menaces, des clés à rechercher (une clé USB cachée dans la doublure d'un blouson de cuir qui est passé malgré lui de mains en mains)... et puis la dimension hyper réaliste de ces familles en crise, la famille Nerrouche engluée dans des procédures judiciaires pour supporter les actes criminels des cousins Nazir et Krim, et la famille présidentielle des Chaouch, avec le président convalescent, sa femme bouleversée, ses proches conseillers soumis à rude épreuve pour continuer de rassurer les Français sur la gouvernance du pays, et la fille Jasmine que l'on tente d'éloigner de son amoureux Fouad Nerrouche. Encore un tome trépidant, bourré de rebondissements, d'allusions à l'actualité ou au passé proche, que l'on avale à toute vitesse, de peur de devoir perdre le fil dans cette jungle nauséabonde. Alors évidemment, le tome 4 est attendu de pied ferme, alors que Marieke a un pied dans le vide et que se détache une silhouette indéfinie en haut du rocher....Il n'a pas le choix que de terminer sa série, Sabri Louatah, vu qu'elle a été commandée par Canal+ pour porter la saga à l'écran...
- Valérie ! Quel bonheur de vous voir ! Vous avez parlé avec papa ? Vous avez vu comme il va bien ?
La commandante Simonetti n'avait rien vu, ni parlé à personne. Son regard était mousseux, comme au réveil d'une sieste ; on aurait dit que ses paupières avaient doublé de volume.
Jasmine passa à côté de tout cela : elle regardait son interlocutrice droit dans les yeux, avec intensité, pour avoir accès directement à l'âme. A force de la chercher, elle finissait par ne rien voir de ses manifestations extra-oculaires : les gestes, les postures, les mouvements du menton et des lèvres. Celles de la garde du corps tremblaient en racontant son actualité :
- Je dois être à nouveau interrogée par l'IGS, mademoiselle Chaouch. Le scénario le plus probable est la mise à pied, pour quelle durée c'est trop tôt pour le dire... mais je ne veux pas vous embêter avec mes petits soucis.... administratifs."
Critique du tome 1 - Chez Lo
Critique du tome 2 - Chez Lo