Il est des vins hargneux qu'on nous sert aux tavernes
Et qui , toxiquement, nous taraudent la glotte !
Ça le fait par deux fois, qu'on ingère ou qu'on rote,
Puissamment secoués par leur ardeur malsaine.
La vinasse saumâtre nous érode en interne,
Révulsant le gosier, carrément saligotte,
Dissolvant l'épigastre : il n'y a pas d'antidote !
Et qu'on le veuille ou non la souffrance est certaine.
Et, plus assassinant que la trop douce pègre
Voici venir bientôt le temps du beaujolaigre
Remuglant, corrosif, mauvais, hyperdégueu.
N'oublions pas en plus que ça coûte des ronds !
Décapés du gésier on renaude à foison,
Car c'est aussi poison que l'SO4H2 !