Valls-Manuel-police-francaise

Publié le 26 septembre 2013 par Charlesf

Ceux qui ont pu voir "Lacombe Lucien", un film de Louis Malle sorti en 1974, auront pu rapprocher le profil psychanalytique de l'actuel ministre de l'intérieur avec celui du personnage éponyme qui se présente toujours de la même façon : Lacombe-Lucien-police-allemande.

Najat Vallaud-Belkacem, a assuré avec angélisme "qu'il - Valls-Manuel-police-francaise - avait le soutien du gouvernement, car il porte la politique gouvernementale en la matière (la "matière" étant les Roms !!!) "avec fermeté et humanité". Quand aux autres "grands serviteurs de l’État", solidarité clanique oblige, personne ne les entendra, pas même Hamon ou Taubira, ou si peu, comme Montebourg qui,le petit doigt en l'air, juge "excessifs" les propos de son collègue et néanmoins ami.

Faut-il être psychorigide et attaché à son plan de carrière pour ne pas se désolidariser de ce petit  flic imbu de lui même qui se justifie de l'immonde qu'il véhicule ! Même Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, l'accuse de brandir le spectre des Roms pour des raisons électorales.... Encore pourra-t-il sans doute changer de bouc-émissaire en stigmatisant d'autres communautés pourvu que celles-ci soient minoritaires et dans le viseur d'un lumpenprolétariat en effervescence tourneboulé par l'indifférence et la frustration.

On peut le dire sur tous les tons, ces gens-là ne changeront jamais. Quand bien même seraient-ils capables de la défendre avec des arguments réels ou simplement plausibles, leur logique est d'un "autre monde", immonde et absurde. Elle est à la base du pourrissement de l'idéal socialiste. Par pure psychorigidité carriériste et suicidaire.


Ce faisant ...

«

...Manuel Valls nourrit la bête immonde

24 septembre 2013 / Philippe Marlière - Mediapart.fr

Manuel Valls est un personnage politique dont les idées sont insignifiantes à gauche. En effet, ce qu’il dit ou promeut est incompatible avec les valeurs d’égalité, de solidarité, de fraternité et de tolérance que porte la gauche.

(...)

Le ministre de l’Intérieur a beau porter les couleurs du Parti socialiste, tout dans ses propos et son action le marque à droite : une droite dure, celle des Sarkozy et Guéant avec qui il partage la même appétence pour les politiques économiques néolibérales (Valls confesse être un admirateur de Tony Blair) et pour les rodomontades répressives.

Si j’étais un militant de ce parti, je me garderais de confier à Manuel Valls la direction d’une section locale du PS, tant je redouterais que son action ne la déshonore. Peine perdue : Manuel Valls n’est pas à la tête d’une section socialiste, mais il dirige le ministère de l’Intérieur de la république française. C’est à ce poste extrêmement sensible, au sein d’un gouvernement de gauche, qu’il prolonge les politiques sécuritaires de MM. Sarkozy et Guéant.

Ce qui motive ce nouveau billet, ce sont les propos que Manuel Valls a tenus sur les Roms ce matin sur France Inter. À cette occasion, un pas supplémentaire a été franchi dans l’horreur et l’indignité. Renchérissant l’UMP et le FN qui font de la « question Roms » un thème majeur de la campagne municipale, le ministre de l’Intérieur a affirmé que l’intégration de ces populations est « illusoire » et que le « démantèlement des campements » et la « reconduite à la frontière » sont les seules solutions valables à ses yeux.

Manuel Valls avait pourtant mis en place des « villages d’insertion » en août 2012. Un an plus tard, Valls le conformiste choisit de chasser le Rom avec la meute et considère dorénavant qu’il s’agit d’une mesure « marginale », qui ne concerne que « quelques familles ».

Valls préconise la reconduite aux frontières des Roms, insistant sur le fait que ces populations « ont vocation à revenir en Bulgarie ou en Roumanie ». Il faudra rappeler au ministre de l’Intérieur qu’en janvier 2014, la Bulgarie et la Roumanie entreront dans l’espace de Schengen. L’expulsion manu militari de ressortissants d’États membres d’une zone de libre circulation des personnes n’est pas laissée à la discrétion d’un ministre parti à la chasse aux voix.

Mais il y a pire : Valls a affirmé, lors de cet entretien, qu’il existait une corrélation entre délinquance et présence de Roms, indiquant qu’il s’agissait là d’une « évidence ». Selon lui, le lien entre la « proximité des campements et les vols » ne faisait aucun doute. Il s’agit de l’évidence du préjugé raciste, de l’amalgame et de la pensée beauf, assurément, puisqu’aucune statistique nationale n’a jamais établi une telle corrélation. Manuel Valls a d’ailleurs reconnu qu’il n’en savait rien. Et pour cause : la police française ne peut pas relever les origines ethniques des délinquants. Les chiffres incriminant la population Rom n’existent donc pas.

Pratiquant un différentialisme culturel très en vogue dans le Front national depuis les années 80, Valls a conclu que « ces populations » ont « des modes de vie extrêmement différents des nôtres » ; les deux étant « en confrontation ». Manuel Valls a le « courage » de suivre l’extrême droite et la droite sarkozyste à la trace, voire de leur ouvrir le chemin. Quand Valls assène : « Les politiques de sécurité ne sont ni de droite, ni de gauche », il faut entendre : « Les politiques de sécurité en vogue sont de droite ; je suis donc de droite ».

En stigmatisant  de la sorte la population Roms, il se déporte sur la droite de Marine Le Pen qui est marginalement plus prudente que lui sur le plan oratoire. Anne Hidalgo a qualifié d’« indignes » des propos similaires sur les Roms de Nathalie Kosciusko-Morizet. Hidalgo a ajouté que « Paris a des valeurs, on ne stigmatise pas une population ». Son camarade Valls n’a pas ce type de scrupules. Comment va-t-elle réagir aux propos de son collègue ? Va-t-elle réagir ?

A la suite de cette énième sortie terrifiante de la part du ministre, trois questions méritent d’être posées et débattues :

1)   Faut-il rappeler à Manuel Valls, d'origine étrangère comme des millions de ses concitoyens, que la France est un pays d'immigration et un melting pot culturel et ethnique ? L'intégration n'est pas « illusoire », mais un fait, quand on s'en donne les moyens politiques.

2)   Des « indices » permettent de conclure à l’existence d’un discours vallsien qui est ethniquement différentialiste et culturellement intolérant. Ce type de discours est-il compatible avec les valeurs universalistes de la République française ?

3)   En Grèce les nazis d’Aube dorée, après avoir tenu dans un premier temps un discours d’exclusion raciste, sont aujourd’hui passés à l’acte. Depuis plusieurs mois, ils ratonnent et tuent des immigrés et des militants antifascistes en toute impunité. Dans le climat de crise généralisée en Europe, est-il responsable de la part d’un ministre de l’Intérieur de jeter en pâture une population fortement stigmatisée et rejetée ? Faudra-t-il attendre les premières ratonnades anti-Roms en France pour apporter une réponse à cette question ?

»


http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-marliere/230813/manuel-valls-le-conformiste