Je n'ai pas le souvenir d'avoir beaucoup découché en primaire, ça ne se faisait pas trop dans notre banlieue et quand j'ai commencé à l'adolescence, mes parents me regardait partir d'un oeil suspicieux, alors qu'ils avaient pris la peine d'appeler les parents de mes copines pour vérifier si le sleepover n'allait pas dégénérer en orgie partouzienne (désolée, je n'ai pas trouvé de photos...).
Sage précaution quand on a des enfants qui se transforment en machines à bobards dès qu'ils atteignent la puberté.
Mais en Angleterre et à New-York, le sleepover est monnaie courante, même avant 4 ans!
Qu'est-ce que c'est que ce truc? Quelles sont les règles? Quel est l'intérêt?
C'est archi simple : cela consiste à envoyer ton enfant dormir chez un copain et d'accepter de ne pas le voir pendant 24h. On prépare un petit sac à dos avec brosse à dents, pyjama, culotte de rechange (un baise-en-ville pour nains en somme), on met le sac à dos sur le dos du Nain, on enveloppe le tout dans un joli manteau, on prend le bus, on sonne à la porte de famille d'accueil, on dépose tout cela délicatement dans l'entrée après quelques consignes obligatoires ("tu fais pas le con hein??"), on ne s'attarde pas en mondanités, on se casse dans la foulée, ciao, merci, à demain!
Le Sleepover, c'est le truc qui rend les parents aussi heureux que leurs enfants! Les nains acquièrent leur indépendance et les parents retrouvent un parfum de liberté! Ô joie...
Bref, le truc indispensable quand on s'installe, c'est le fameux matelas gonflable qu'on sort dès qu'un copain vient à la maison.
On a de la chance, ils en font des super moches, ça va plaire aux enfants ça....
Alors attention :- se procurer une pompe automatique pour éviter de se retrouver à gonfler cette merde avec une pompe à vélo ("Maman, ça va prendre des heures...")- s'attendre à une durée de vie assez courte ("Maman, je te promets qu'on a pas du tout sauté dessus à pieds joints pendant 1 heure!")- prévoir un bon stock de rustine ("Maman, c'est Grosse Mémère qui a joué avec les ciseaux, je te jure c'est pas nous!")- S'attendre à ce que la chambre se transforme en taudis et que ça sente le bouc le lendemain matin ("Tu vois Maman, t'as eu bien raison de pas nous laver hier soir car on a transpiré comme des fous!!" - "oui, et vous avez oublié de tirer la chasse d'eau...")- Eviter toute réflexion gênante pour les invités ("Maman, elle sort d'où cette couche pleine de pipi?" - "C'est la mienne mon chéri, mon périnée déconne en ce moment...")- "Rires étouffés jusqu'à minuit" rime avec "tranquilles jusqu'à 10h30"
J'adore avoir d'autres enfants en sleepover, on englobe un nouvel élément dans la famille, même sur une courte durée, on le cajole, on apprend à mieux se connaitre, on partage notre intimité en toute simplicité.
En en parlant comme ça, vous pourriez penser que je suis détendue du slip sur la question... et bien croyez-moi, j'ai eu du mal à lâcher Nain quand les premières occasions se sont présentées à New-York.
Tout d'abord parce que j'avais peur de déranger mais surtout, surtout... parce que Nain est somnambule...
Alors ne nous affolons pas, Nain est un "gentil somnambule" : pas vraiment le genre à se lever au milieu de la nuit, se faufiler dans la cuisine, choper le couteau le plus aiguisé et s'introduire dans la chambre des parents pour les égorger pendant leur sommeil!! (enfin, je dis ça, mais en réalité, je ne suis pas sûre à 100%...)
Nain, c'est plutôt le genre à se lever en sueur, rentrer dans notre chambre et rester debout au bord du lit en respirant très fort... Crise cardiaque assurée... On a eu droit aux soucoupes volantes, les patates dont il fallait s'occuper (?), le truc dans la chambre (?), bref, rien d'alarmant jusqu'au jour où, à New-York, il s'est barré de l'appartement au milieu de la nuit pour prendre l'ascenseur (moins dangereux que d'aller sur notre balcon situé au 35ème étage).
Depuis, nous fermons la porte à clé...
Vous comprendrez aisément mes réticences qui n'ont finalement pas fait le poids face à la persévérance et l'immense patience des autres mamans que je ne remercierai jamais assez! Bref, j'attend maintenant le tour de Naine qui n'a pas été aussi gâtée que son frère et qui trépigne d'impatience d'inviter toutes ses petites copines et squatter en retour!
Car Naine, elle n'est pas somnambule. Non, non... Naine... elle ronfle...