Les Verts touchent le fond !

Publié le 25 septembre 2013 par Leunamme

Le départ de Noël Mamère d'Europe-écologie-Les Verts n'est pas anodin. C'est un acte qui n'est pas le fruit d'un caprice, et que les Verts ne devraient pas minimiser comme ils vont le faire alors qu'il devrait les forcer à réfléchir et à se poser la question de leur place dans ce gouvernement. Noêl Mamère vient de poser un acte politique fort. D'autant plus fort qu'il s'accompagne de sa volonté de voter contre le gouvernement. En agissant ainsi, il donne du crédit à ceux qui, comme Mélenchon, estiment qu'il existe une majorité alternative à gauche.

Ce départ là fait d'auant plus mal que Noël Mamère n'est pas n'importe quelle figure du mouvement écologiste. Il est le seul candidat écologiste à avoir dépassé les fameux 5 % qui donnent lieu à remboursement. Il est un des rares personnages politiques dont la parole a toujours été libre et qui pèse dans le débat politique.

Sa décision est d'autant plus gênante pour Europe écologie-Les Verts qu'elle intervient après que d'autres figures charismatiques du mouvement aient pris leurs distances ou rendues elles aussi leurs cartes : Nicolas Hulot, Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly. Surtout, c'est quelques jours seulement après que Pascal Durand, le sincère et courageux responsable du parti ait décidé de jeter l'éponge, ou plus exactement a été poussé vers la sortie, pour être aussitôt poussé vers la sortie.

C'est en effet là que se situe le vrai problème des Verts, cette déconnexion entre les paroles et les actes. Ce parti jeune, dynamique a toujours du ses succès électoraux en partie à sa volonté de faire de la politique autrement. Les Verts, et maintenant Europe-Ecologie-Les Verts se veulent un parti entièrement démocratique, où la parole de chacun est respectée. Cela crée parfois de la cacophonie mais a le mérite de permettre un vrai renouvellement du parti politique.

Or, depuis quelques années, on assiste à la main-mise d'un groupe de personnes sur ce parti. Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé pour ne citer qu'eux, ont créé une machine de guerre à leur service. Un parti qui a obtenu des postes d'importance, des ministres, des députés, des sénateurs, alors même qu'électoralement il ne pèse presque rien. Désormais, bien plus que défendre leurs idées, ce qui compte pour les leaders écologistes, c'est de défendre leurs places, à l'instar de ce qui se passe dans les autres partis.

Dans ce contexte, le départ de Noël Mamère est salutaire. Espérons que dans les mois qui viennent il rejoindra la seule force où ses idées seront entendues et qui se bat pour des idées et non pas pour des sièges : le Parti de Gauche.