Interview : Sandrine Louvalmy, l’engagement par le mot

Par Youscribe @youscribe_fr
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Une brève présentation pour nos lecteurs.

Après divers jobs, un détour en librairie et dans un journal de presse écrite en tant que pigiste, quelques voyages et nombreuses lectures, je commence l’écriture de mon premier récit en 2009, publié en 2011. Tous mes récits sont ancrés dans l’époque dans laquelle je vis, la réalité m’inspire. J’habite Lyon ; cette ville sert souvent de décor à mes romans.

De quoi parle vos trois romans ?

Dans mes trois romans, je donne vie à des personnages qui cherchent principalement à améliorer leur sort ou celui des autres. Mes romans dépeignent certains travers, certaines injustices de notre époque pour que le lecteur puisse s’interroger sur des réalités qui ne lui sont pas toujours familières. J’aime bien l’idée que le lecteur ne soit pas passif, qu’il cherche à comprendre, à s’interroger, c’est ce que je recherche moi aussi en tant que lectrice. Au départ de mes romans, certains personnages sont des personnages de l’ombre, mais qui progressivement vont agir et devenir maître de leur vie, j’aime les voir s’émanciper.
Dans « R comme évolution », je décris le quotidien répétitif d’un personnage qui va trouver la force de s’insurger et lutter contre des difficultés liées au monde contemporain, en refusant notamment son sort et le peu d’avenir qui en découle. Le personnage devient, petit à petit, comme « L’homme révolté » d’Albert Camus qui suggère de « plutôt mourir debout, que de vivre à genoux » ! Ce récit n’a pas été réimprimé en version papier mais il est disponible en version numérique.
« Un monde merveilleux » est un roman noir policier qui évoque le monde du travail (un thème que j’ai abordé aussi dans mon premier récit) du point de vue de celui qui exécute, mais aussi du point de vue de celui qui dirige. La fiction est plus marquée dans ce récit que le précédent, pour créer du rythme et du suspense. Vous pouvez lire un extrait sur YouScribe.
Concernant « Entre leurs jambes », mon nouveau roman, j’aborde des thèmes complètement différents des deux précédents. Le titre est plus provocateur, qu’évocateur !
Dans ce roman, il y a plusieurs histoires qui s’imbriquent, les personnages sont toutes des femmes refusant de subir les frustrations et les échecs de leur vie et qui, à travers des libertés qu’elles s’approprient, vont chercher le chemin qui mène vers le bonheur. Côté originalité dans ce roman, j’évoque dans un des chapitres, une reprise de « Naughty girl »de Donna Summer, la version reprise par Beyoncé. Il faudrait commencer à lire ce chapitre, en même temps que la chanson qui débute, vous y découvriez que des passages de la chanson que j’ai cités dans le chapitre concordent au même moment avec ceux de la chanson. Pour l’instant, les liseuses n’ont pas intégré en fond sonore des musiques qui sont indiquées dans les romans…ça viendra peut-être ! Pour l’instant, ce roman est disponible uniquement sur internet pour permettre de le faire découvrir aux lecteurs en avant-première.

Vos  écrits sont plutôt engagés et dénoncent nombre de travers contemporains (le fonctionnement kafkaïen du monde de l’entreprise, les inégalités…), d’où vous viens cette soif de revendication ?

Pour moi, la littérature doit dévoiler certaines réalités, certaines vérités de ce monde. Il est essentiel que mes textes abordent des thèmes auxquels je suis sensible en lien avec la société. Et j’aime développer des idées avec des mots qui sonnent, résonnent, s’entrechoquent ; les phrases doivent avoir de la conviction, du relief, du contenu et du sens.

Pourquoi avoir choisi l’intermédiaire de la fiction pour faire passer votre message ?

La fiction permet de créer des passerelles avec la réalité, pour que les deux s’entremêlent. Je crois que les lecteurs aiment quand c’est crédible, même quand il s’agit de fiction.

Avec l’autofiction et l’entre soi parisianiste, beaucoup voit la littérature comme une activité déconnectée du monde réel et des préoccupations sociales.  Qu’en pensez-vous ? La littérature peut-elle vraiment faire avancer la société ?

Si certains auteurs proposent au lecteur un voyage en dehors du réel, et en plus si c’est accessible, bien écrit, et que l’auteur arrive à nous transporter dans son univers…quoi demander de plus ! Je pense notamment au « Petit prince » de Saint-Exupéry que j’ai relu dernièrement, l’écrivain nous transporte dans son univers, mais sans jamais vraiment déconnecter avec le réel !
Quant à l’entre soi parisianiste, j’imagine un milieu fermé avec ses codes, ses courbettes et son lot de simagrées…Pour moi, la littérature doit être accessible à tous, constructive, et surtout qu’elle ne soit pas uniquement des mots !

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