Pour son premier long métrage, l’actrice Valeria Golino (Rain Man, Respiro) ne choisit pas la facilité en adaptant le roman d’Angela del Fabbro, Vi perdono, s’intéressant à l’accompagnement en fin de vie de malades condamnés. Un sujet délicat traité avec pudeur et délicatesse, dénué de tout jugement.
Miele met en scène une jeune femme solitaire et insaisissable, amoureuse d’un homme marié, un brin paumée, qui mène une double vie savamment rodée. Etudiante en thèse, elle passe son temps à nager, à rendre visite à son père, à fréquenter son amant… et à effectuer discrètement des escapades ponctuelles au Mexique afin de s’approvisionner en anesthésiants pour chiens, des doses létales qui serviront à euthanasier ses clients, rencontrés par le biais d’un « ami ». Miele leur explique alors le mode opératoire, prépare la concoction fatale, demande une dernière fois au malade s’il est sûr de son choix, puis le laisse avaler la ciguë.
Quelles sont les raisons qui ont poussé la jeune femme à s’improviser « accompagnatrice dans la mort »? Un altruisme discutable? Des nécessités financières? Les motivations sont floues. Qu’importe. Le cours de l’histoire se trouve fortement perturbé par ce nouveau client bien portant mais prêt à tout pour mettre fin à ses jours. Une décision à l’encontre de l’éthique de la jeune femme, résolue à redonner goût à la vie au vieil homme. Une amitié improbable va naître alors.
Sélectionné cette année à Cannes dans la section « Un Certain regard », ce drame émeut autant qu’il interroge. Malgré quelques longueurs, l’interprétation bouleversante de Jasmine Trinca (révélée par Nanni Moretti), la subtilité de la mise en scène baignée d’une douce lumière et la difficulté de ce sujet abordé avec retenue et finesse font de Miele un très beau premier film qui résonne en chacun de nous.
Sortie le 25 septembre 2013.
Miele