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Ça ressemble à une vie - Roger Wallet *****

Publié le 25 septembre 2013 par Philisine Cave
Je continue l'univers des hommes à découvert parce que j'y trouve des perles forcément splendides. Après La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson, place à Roger Vallet et son magnifique Ca ressemble à une vie. Et tout cela, grâce à qui ? Au sieur Jérôme qui a pensé que mon grand âge serait plus facile à passer avec une pépite à déguster !  Ça ressemble à une vie - Roger Wallet ***** Trente-trois pages pour décrire la vie de Louis Even : sa participation à la guerre 1939-1940, la naissance d'un fils aîné plutôt futé, les acquis d'un second attardé, un adultère, une séparation, la maladie et puis l'existence au quotidien.  
La qualité littéraire de ce texte vaut pour sa mise en forme originale : la rupture de rythme s'accompagne de phrases cassées, d'expressions libérées de verbes, de mises à la ligne inattendues, de points de suspension ou de suggestion, débarrassées des virgules et des majuscules, comme si tout élément du texte avait la même importance, tout était remis à plat. Les paragraphes se succèdent, certains plus longs que d'autres ; les italiques précèdent les paroles. Au lecteur de rassembler le puzzle présenté par Louis et proposé par Roger Wallet, étreint par l'émotion qui pointe le bout de son nez au détour d'un mot jeté, d'une palabre amorcée. Au final, Ça ressemble à une vie offre une prose alerte, un condensé d'une existence passée, propre à chacun et finalement commune. Un très beau moment de littérature, une réponse à Si je suis de ce monde d'Albane Gellé.
page 14 « Ils n'en finissent l'un de l'autre se retrouvent  dans des auberges à la campagne roulent l'un sur l'autre se prennent s'étreignent ils mêlent leur salive leur souffle elle gémit sous le plaisir elle n'aime pas rester nue après l'amour »
page 15 « peut-être tu devrais...  marthe a dit ça doucement  elle comprend  elle parle de s'en aller  s'en va »
page 18 « l'autre ne le lâche pas. fier d'être avec son père. côte à côte à la messe les trois hommes de la  famille quand tout est terminé l'aîné part. sans un mot. il se retrouve avec... papa je suis content avec toi il ne veut pas quitter sa maison. la semaine il est dans un centre spécialisé il a appris à lire tiens écoute il a pris le journal les jou-eurs  ont re-ku-reçu leur nou-veau ma-[bute sur le mot] il le serre dans ses bras c'est bien fiston fiston le mot lui a échappé
Éditions Des Vanneaux
Merci, merci, merci, Jérôme !
Je me livre fête son anniversaire aujourd'hui  (en raison du concours dont c'est le dernier jour, je ne précise pas son âge mais il est plus jeune que moi !). Je vous remercie de votre présence, de vos visites, de vos commentaires enrichissants, de nos échanges. Je vous embrasse virtuellement (mais le cœur y est)

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