II
les mots
le sable, au
crépuscule
et les signes sont rares
on se fait à la mort chaque jour
comme si une flèche nous cherchait à travers le monde
c’est toujours
trop tôt, jamais
cela n’est
juste
comment
pourrais-je nommer
amour
et sainte,
sage
l’architecture
du monde et douce
par-delà
nature ?
don Francesco, Sir William nous le disent
et Pieter,
Jérôme
comment baissant
seulement la paupière
le
visage hideux sourit
comment, à la rencontre, presque aveugles, nous venons
l’amour, comme il cajole,
tout autour, seulement la mort
afin qu’il ne reste que l’inaccomplissement
et que la beauté, comme
un rêve
le porte
par-dessus
dispersion et immobilité
pour la tristesse, étincelant vêtement
et les sages du monde chuchotent : étoiles et ombres
la solitude nourriture et
déchirement du sceau
nombres,
mots
et
la peur d’entre eux.
Daniel Turcea, L’Épiphanie, choix et
traduction du roumain par Anca Vasiliu, présentation de Pierre Drogi, Orphée la
Différence, 1997, p. 43
Bio-bibliographie
de Daniel Turcea