Le trône de fer, intégrale 4 – George R.R. Martin

Précédemment paru sous les titres :Le chaos, Les sables de Dorne, Un festin pour les corbeaux

Pas facile de reprendre là où on s'était arrêté. Après tout, l'incroyable saga inventée par George R.R. Martin ne comprend qu'une centaine de personnage principaux et une intrigue qui semble s'étirer au-delà de ce que l'espace infini peut compter et, le pire, avec une sacrée crédibilité.

Après avoir maintes fois relu certaines pages, après m'être demandée un bon millier de fois, c'est qui déjà celui-là ? Ou encore : ah mais oui ! Qu'est-ce qui s'est passé déjà ? J'ai réussi à renouer les liens, à assembler les pièces que l'auteur daigne nous agréer. J'étais enfin prête à apprécier le roman à sa juste valeur.

J'ai tourné des pages et des pages. Pas de Thyrion à l'horizon, pas de Jon ni de Daenerys. Je me suis fait une raison, George devait nous préparer une surprise de taille. Je savourai déjà la sensation de la claque. Pas besoin de Fifty shades pour s'adonner à certains délices pervers. J'ai ressenti une jouissance vicieuse aux déboires de Cersei. J'ai adoré voir évoluer Brienne. George a le savoir des héroïnes.

Et puis, j'ai tourné la dernière page et là, j'ai dégringolé furieusement. Toujours aucune nouvelle de mes personnages préférés. George explique : « Je n'ai pas oublié les autres personnages. Loin de là. J'ai écrit des quantités de choses sur eux. Des pages et des pages et des pages. Des chapitres et encore des chapitres. J’étais encore en train d'écrire quand je me suis rendu compte que le livre était devenu trop gros pour se publier en un seul volume, et que je n'étais toujours pas près d'en avoir fini. Pour raconter toute l'histoire que j'avais envie de raconter, j'allais devoir couper le livre en deux.

La solution la plus simple aurait été de prendre ce que j'avais, de trancher à peu près au milieu et de conclure par l'annonce : « A suivre ». Mais plus j'y réfléchissais, plus je percevais que les lecteurs seraient mieux servis par un livre qui leur conterait tous les événements concernant une moité des héros plutôt qu'un moité des événements concernant l'ensemble des héros. Et voilà la route que j'ai fini par choisir d'emprunter ».

George a fait son choix. Je le comprends mais je n'y adhère par une seconde. Je me sens flouée. 960 pages sans les personnages principaux, ça fait tout de même un tout petit peu long. J'aurais préféré qu'il divise les événements plutôt que les personnages. Je râle mais je sais que je ne pourrais pas m'empêcher de lire la suite de cette saga, soyons francs, époustouflante.

L'univers du Trône de fer est sombre, dur, terriblement triste. Jamais facile, convenu ou manichéen. Toujours captivant. C'est donc avec une envie résolue que j'ai couru chez mon libraire me procurer l'intégrale 5. Profit du succès oblige, l'éditeur a retardé non seulement la sortie poche des derniers volumes mais également celle de l'intégrale 5 regroupant les trois derniers romans. Y en a vraiment qui mériterait de faire un tour chez les Lannister.

J'ai lu, 960 pages, 2010, traduit de l'anglais par Jean Sola

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