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Brebis laitières: "Des données lourdes de conséquences sur l'avenir des jeunes"

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Un petit paragraphe intéressant dans un article de la République des Pyrénées "Brebis laitières : le prix des matières premières a doublé". Le journaliste soumet à la question le bureau du CNBL, le Comité national de la brebis laitière.

Question : Filiaire ovin-lait: quel est le poids du coût des matières premières ?
Réponse (de sans doute Eñaut Haritschelhar, président de l'OS Rolp 64 et du CNBL) : "Au sein du Comité national de la brebis laitière (CNBL), nous avons établi un indice englobant les matières premières nécessaires à nos productions (luzerne, tourteaux, engrais, carburants). Par exemple, sur une base 100 en 2005, nous sommes passés à 200 en 2013 en ce qui concerne les aliments protéinés. Leur prix a donc doublé. Globalement, toutes matières premières confondues, nous sommes passés de 100 à 138. Ce sont des données qui méritent d'être débattues et commentées car lourdes de conséquences sur l'installation et l'avenir des jeunes."

Un lecteur du journal, visiblement attentif et réactif laisse un commentaire intéressant, je cite Bébéto94 :

" Non mais le coût des aliments, c'est provisoire : il paraît qu'il suffit de tirer 2 loups pour les faire baisser de moitié...
"Les éleveurs de chèvres dégagent de meilleurs revenus que nous et les producteurs d'ovins viande, les mêmes sans la contrainte de la traite." C'est même mieux que ça : les éleveurs ovins viande n'ont pas non plus la contrainte du gardiennage...
Trêve de plaisanteries..

Je ne sais pas sur quels chiffres il se base, le président du Comité national de la brebis laitière, mais affirmer que les éleveurs ovins viande dégagent le même revenu qu'eux est très surprenant. En effet les chiffres officiels pour 2011 sur la région Midi-Pyrénées (Roquefort surtout, donc) donnent un résultat courant avant impôts de 19.800 ?/exploitation pour les ovins viande et 37.000 ? pour les ovins lait. Avec sensiblement la même dimension humaine (1,3 -1,5 équivalent temps plein). Ou alors sur le secteur Ossau-Iraty (en Aquitaine) on est particulièrement peu performant, ce qui m'étonnerait. Je penche plus pour la théorie de la "pleureuse" : "Nous, en ovins lait, on touche à peu près 10 000 ? de moins par an que les ovins viande et ça, c'est vraiment trop injuste..."
Après, il y a des trucs vrais dans ce qu'il dit : "Globalement, toutes matières premières confondues, nous sommes passés de 100 à 138. Ce sont des données qui méritent d'être débattues et commentées car lourdes de conséquences sur l'installation et l'avenir des jeunes."  Pour l'installation des jeunes, je ne le lui fais pas dire.

Au delà de la question des matières premières, il y aussi le fait que l'accroissement post 2009 des subventions à l'élevage a été alimenté par une ponction sur les céréaliers. Lesquels récupèrent partiellement ce qu'ils ont perdu d'un côté par une hausse des prix de ce qu'ils destinent à l'alimentation animale. C'est ce qu'on appelle les transferts de subventions...
"Pour exemple, dans l'Aveyron, même si cela va à l'encontre du cahier des charges du roquefort, on teste la monotraite (NDLR : une traite par jour au lieu de deux)."
Détail intéressant : il montre que, quand on le souhaite, on peut aller à l'encontre des cahiers des charges. Par exemple, on pourrait tout à fait garder les troupeaux en AOP Barèges-Gavarnie et produire aussi "bien". Si on le souhaitait. Garder les troupeaux, je veux dire, pas produire "bien". Pour ça, la volonté ne suffit pas, il faut aussi de la technicité...."


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