Le chat du rabbin de Joan Sfar

Une plongée magnifique dans l’Algérie des années 1930, une fable philosophique, une réflexion sur la religion, mais surtout une savoureuse comédie humaine avec des personnages inoubliables.

Allez savoir pourquoi, cela fait des lustres que je veux lire des BD de Joann Sfar (que j’adore écouter sur France Inter) et ce n’est que maintenant que je le fais.
Bref. Je débute par le chat du rabbin dont j’ai lu les tomes 1 à 5 et que j’ai vraiment beaucoup aimé.

Dans le tome 1 le chat veut devenir juif. Est-il juif parce que ses maitres le sont u doit-il faire sa Bar-Mitsva ?
Dans le tome 2, rencontre avec Malka des Lions, un personnage emblématique.
Dans le tome 3, le rabbin et sa fille vont à Paris. La France en prend pour son grade

Dans le tome 4, retour du Mlaka qui malheureusement vieillit. Un tome rempli de contes merveilleux.
Dans le tome 5 un russe fait irruption chez le Sfar pour un superbe voyage en Afrique.

Joan Sfar interroge à travers ces albums sur bien des sujets, principalement la religion. Il est question du judaïsme évidemment, mais pas que. Le chat passe son temps à contredire le rabbin, son maitre, à lui prouver que ses théories et ses croyances peuvent être balayer d’un revers de la main. On y apprend beaucoup sur les traditions et coutumes juives, sur l’Algérie des années 30, mais ces BD sont avant tout de véritables odes à la tolérance.
Le chat incarne la liberté, liberté de mouvement mais aussi liberté de pensée. Il offre une vision assez pragmatique des choses. Entant que chat il n’a pas à se soucier de religion, de qu’en dira t-on. Il peut se permettre la dérision, le doute, l’ironie et l’honnêteté pure et simple. Il commente toutes les situations, un peu comme le ferait une conscience.  Le rabbin lui est un personnage plus encré dans la tradition, quoiqu’il lui arrivera à travers les tomes de devoir tester sa foi.
Sfar emporte le lecteur dans une partie de son passé, nous livre de très belles rencontres et des décors magnifiques, le tout avec une infini tendresse.
Parfois le dessin représentant le chat m’a déplu alors que certains des autres personnages (comme le Malka, dans le tome 2 notamment) sont absolument superbes. Au final, ce n’est pas ce qui compte le plus car c’est aux dialogues dialogues, captivants et savoureux qu’il faut prêter attention.
Il y a énormément d’humour dans cette série mais c’est surtout un superbe outil de réflexion.

Incontournable.