Seulement, en Argentine, toute une panoplie d’échanges non-officiels sont apparus puisque les banques sont les seules autorisées à donner des dollars à ses ressortissants. Du style, toi tu peux en avoir, toi non…. Avec ses mystères d’attributions, bien-sûr. Ainsi, est né sous le manteau, le "dollar parallèle" , évidement bien au deçà des taux officiels de change. Autre combine: Le "dollar blue" qu’on se procure auprès des "arbolitos", il ya aussi le "dollar tarjeta" pour les achats payés par carte à l’étranger, car ce mode de paiement permet d’être surtaxé par la banque de (seulement – sic!) 15% par rapport au taux officiel ( le dollar parallèle, depassant les 50% -double sic!)) ce qui revient concrètement à subventionner les dépenses à l’étranger des classes aisées à hauteur de 4 à 5 milliards de dollars par an…
Tout récemment est apparu le "dollar azafata" ("le dollar hôtesse de l’air") qui coûte encore un peu plus cher (triple sic!): il faut bien rémunérer les employés de compagnies aériennes (et autres professionnels se rendant souvent à l’étranger) que l’on charge de retirer pour vous de l’argent à l’extérieur du pays, genre une "mule" du billet vert.
La multiplication de tous ces taux de change ("dollar ladrillo" pour les opérations immobilières, "dollar gris" etc. etc.) permet aussi de "bicicletear" (faire tourner) l’argent en jouant sur les différences pour gagner un peu d’argent à chaque cycle (c’est le principe de fonctionnement des bureaux de change officiels et des "arbolitos", mais étendu à la fraction de la population qui peut avoir accès à la ressource de base qui permet de faire avancer la bicyclette: le dollar.)
Mais que fait le gouvernement? Me direz-vous. Nada ma bonne dame. Il laisse faire, car ce système profite bien allégrement à ses propres dirigeants! Ces bicyclettes financières sont un trésor pour qui sait bien le manier….
Voici le site de tous les taux ubuesques disponibles sur http://dolarblue.net/, un vrai bazar: dollar bleu, paralele, tarjeta, azafata et vert, c’est tout un arc-en-ciel !
(Source: Mediapart.fr)