Les Rcdistes retrouvent désormais leur rôle « d’appendice de légitimation » du pouvoir en place. C’était prévisible que ceux qui avaient « occupé » le parti destourien pour en faire un parti de courtisans et d’opportunistes au service de la dictature, dont une bonne partie d’islamistes potentiels, allaient se mettre de nouveau au service de la nouvelle dictature . Cette jonction entre les « troupes » de Ben Ali avec celles de Ghanouchi a mis une année pour devenir visible, affichée et même politiquement légale. Comme notre Constituante dont la légitimité périmée se réclame pourtant d’une légalité indéterminée et absolue, Hamed Karoui prétend se réclamer du parti Destour. Alors qu’il n’a été que le serviteur de Ben Ali. La continuité légale entre le PSD et le RCD étant illégitime ,l’appellation du nouveau parti de Hamed Karoui travestit le Destour comme la Nahdha travestit l’Islam. En toute logique de pensée unique et tribale, on peut dire contre toute logique démocratique saine : ceux qui se ressemblent s’assemblent. Drôles doiseaux. Ils nous prennent pour des pigeons, ajoute Sélim.
Il y a une année et deux semaines je publiais
Les prises de position de Docteur Karoui Junior viennent clarifier les choses, après le succès de Nidaa Tounes.
Cela était devenu prévisible depuis la nomination de Chedly Ayari à la tête de la Banque Centrale, non pas du point de vue des intentions que certains prètent au gouvernement par sa décision de changer le gouverneur de la Banque Centrale, mais par le caractère spectaculaire de la contradiction, assumée par le gouvernement, de nommer un « mounachid » benaliste et qui ne se gêne pas à s’afficher comme tel en face des élus de la Constituante.
A eux seuls les nahdhaouis ne peuvent pas s’en sortir et il leur faut s’allier aux rcdistes quitte à faire imploser l’organisation terroriste de Ghanouchi en la forçant à devenir un parti politique.
Le clivage est devenu clair, il y a ceux qui espèrent encore faire fructifier la révolution, pour permettre aux Tunisiens de faire accéder leur pays au stade d’une démocratie avancée et ceux qui veulent « négocier » pour se partager le pouvoir, laissé vacant par la fuite de Ben Ali. Dans tous les cas de figure,le clan Ghanouci doit se sentir très mal.
La révolution tunisienne sera bourguibienne ou ne sera pas. Être bourguibien cela équivaut , à se dégager nettement des bourguibistes nostalgiques et des rcdistes qui ont squaté le parti de Bourguiba pour en faire un instrument de domination.
A mes yeux Taieb Bacouche est plus bourguibien que la majeure partie des destouriens qui ont à un moment ou un autre considéré l’interêt du Parti, avant celui de la Patrie. En conséquence de quoi, je dis que Nidaa Tounes de Béji Caied Essebsi est le seul parti issu, véritablement de la Révolution du 14 Janvier, tous les autres sont des partis que j’ai qualifié d’antérévolutionnaires. Mais « seul le compromis est révolutionnaire. »