Une enquête menée par le think tank Pew Research Center auprès de plus de 2 400 professeurs américains de collège et d’université pourrait se résumer ainsi : les TIC sont perçus comme bénéfiques aux étudiants.
Ainsi, 50% des professeurs pensent qu’internet et les outils digitaux facilitent leur enseignement en rédaction. Par ailleurs, l’étude montre qu’il existerait presque un consensus pour dire que les technologies digitales permettent aux étudiants de partager leur travail avec une audience plus large et plus variée (96% sont d’accord). Les interrogés estiment ainsi que ces outils encouragent une plus grande collaboration entre les étudiants et stimulent leur créativité et expression personnelle, à 79 et 78%. De plus, la visibilité des travaux des étudiants, au sein des écoles et en dehors, puisque les devoirs sont mis en ligne par 40% d’entre eux, est un facteur d’investissement pour les élèves, explique l’étude. En effet, ils y donnent d’autant plus d’importance que l’audience ne se limite plus au corps professoral.
Toutefois, les messages sur portables et réseaux sociaux ont aussi des conséquences indésirables, ainsi les professeurs remarquent fréquemment des élèves utiliser par erreur le langage sms. De même, deux-tiers des enseignants pensent que les outils digitaux sont susceptibles de pousser à se servir d’abréviations ou d’acronymes. Ils sont 46% à déclarer que les étudiants seraient tentés d’écrire plus vite et d’être moins attentifs. Les revers des TIC se percevraient à travers la faible compétence des élèves dans certains domaines : ils sont jugés passables ou médiocres à 69% pour résumer des textes longs ou complexes, à 49% pour construire un argument solide et à 44% pour utiliser un style approprié à leur audience.
Ces carences expliquent notamment pourquoi les professeurs restent très attachés à l’écriture manuelle. Neuf sur dix la jugent être une part essentielle du processus d’apprentissage et incitent à l’utiliser. D’une part elle est requise pour la majorité des examens, d’autre part l’exiger dissuade les étudiants de copier-coller.
Enfin, la compréhension des concepts de citation et plagiat est un enjeu de taille pour les professeurs, qui sont 88% à déclarer discuter de ces sujets en classe. Si 60% des étudiants sont jugés bons, très bons, voire excellents pour comprendre et comparer les différents points de vue sur un sujet, la donne change quand il s’agit de citer les sources. Ils ne sont en effet plus que 43% à déclarer correctement leurs références. Et ils sont seulement un tiers lorsqu’il s’agit de comprendre les enjeux des droits d’auteurs.