Il y a deux mois, Tony Joe White fêtait son soixante-dixième anniversaire, autant dire que le gars n’est plus un gamin et que depuis 1968 date d’enregistrement de son premier album jusqu’à ce Hoodoo qui vient de sortir, il a eu le temps d’en graver quelques uns, une trentaine en gros. Si vous ne connaissez pas le guitariste chanteur, sachez que c’est lui qui a écrit Polk Salad Annie repris par un certain Elvis Presley en 1969.
S’il n’en est pas l’inventeur, je ne veux pas déclencher une querelle d’experts, il est le plus connu représentant du « swamp rock », un mélange de blues, de rock, de country, de boogie, et de zydeco caractéristique de la Louisiane.
Donc, nouvel album, ce Hoodoo nous ramène aux basiques les plus extrêmes du genre. L’âge aidant, Tony Joe White abandonne les disques trop produits, il revient aux racines, pour ne pas dire à l’austérité, ne s’entourant que d’un bassiste (Steve Forrest) et d’un batteur (Bryan Owings), tous trois jouant dans les conditions du live en studio. Le leader a toujours sa belle voix grave et sa guitare délivre ses sonorités typiques, laid back et humides comme le climat moite des bayous. Sans afféteries ni esbroufe, aux premières écoutes le disque paraîtra uniforme peut-être, comme un morceau unique s’étirant sur toute la galette et ce n’est que lentement qu’il livrera son suc.
Un Cd de neuf titres pour 45mn pas plus, l’homme s’économise, d’ailleurs récemment sur une scène belge il n’a joué que durant moins de 60mn. Dans la moiteur et les odeurs de gumbo, de Alligator Mississipi à Storm Comin’ en passant par Gypsy Epilogue laissez vous embarquer pour une balade dans les marais.
Le JJ Cale du bayou est de retour, profitons-en avant qu’il ne soit trop tard…