Je ne lui dis rien…

Ni à lui, ni aux autres.

Quand j’ai commencé ce blog, je n’avais plus d’ordinateur perso, j’utilisais celui de l’Homme qui partage ma vie. Rien de spécial là dedans. On ne se chamaillait pas pour l’avoir, on se le partageait simplement. Faut dire aussi que j’ai en ma possession une tablette. C’est chouette mais pour certaines choses, avoir un ordinateur est bien plus pratique.
C’est le cas pour écrire des billets.

J’ai longuement hésité avant de me lancer. Je lisais déjà pas mal de blogs et dans ma tête, mes mots tourbillonnaient. Je me souvenais de mon ancien blog, fermé depuis quelques années. Je me souvenais de mes lecteurs réguliers, ceux de passage, de ce sentiment de liberté quand je racontais mes petites aventures. Je me souvenais des échanges par commentaires, mails, et j’en suis venue à regretter ces personnes, ces inconnus qui ont partagé un bout de mon quotidien pendant trois ans.

J’ai donc créé ce blog. J’ai pris mon temps pour lui trouver un nom, je me suis renseignée sur les plateformes et surtout j’ai réfléchi "vie privée".
Mettre mon prénom en pseudo? Non.
Faire une petite autobiographie pour me présenter? Non.
Afficher une photo? Non.
En gros, je veux l’anonymat.
Mais est-ce possible?

Pour commencer, rédiger mes billets sur l’ordi de l’Homme est une activité périlleuse qui nécessite une organisation de malade. Heureusement, aujourd’hui j’ai mon propre ordi donc c’est fini. Mais il y a encore quelques mois, je devais attendre qu’il  ne soit pas là, soit couché ou vraiment très occupé pour oser ouvrir ma page. Et j’ouvrais une page en "navigation privée"! Je tapais à toute vitesse. Par mesure de sécurité, j’avais une autre fenêtre ouverte sur un site quelconque, au cas où il passerait près de moi, ce qui est arrivé très souvent!
Et quand je voulais mettre une photo dans un article, je devais faire attention à bien effacer toutes les traces.

Maintenant, je respire un peu mieux, je blogue sans avoir besoin de (trop) me cacher. Souvent il pense que je travaille et je ne le détrompe pas. J’ai d’ailleurs toujours un fichier word ou excel ouvert pour donner le change en cas de besoin.

Un jour il m’a grillé sur HelloCoton. Il a vu ma photo, ce fut bref (je suis devenue experte dans le changement d’onglet) mais cette photo il la connait bien. Je lui ai donc expliqué que j’avais créé un profil pour pouvoir suivre plus facilement les blogs que j’aime. Je l’ai échappé belle ce jour là.

Mais le pire avec cette histoire d’anonymat c’est que mon propre mec me pousse à ouvrir un blog. Il sait que j’écris, que j’aime ça, il sait aussi que mes écrits je ne les fais pas lire (j’ai des nouvelles et autres écrits que n’ai jamais publié, que je garde pour moi). Il me pousse, me donne des bonnes raisons pour partager avec des inconnus, pour prendre confiance en moi, pour m’accorder un espace de liberté. Oui sauf qu’il en aurait connaissance et à partir de ce moment là, elle est où la liberté? Parce que finalement l’anonymat ne sert qu’à exprimer ce que l’on veut sans avoir à craindre le jugement des personnes qui nous sont proches.
En me lisant, mon homme interpréterait mal certains de mes propos, je le sais. Et moi je me mettrai des barrières, n’aborderai pas certains sujets.

Alors j’ai choisi l’anonymat. Mais ce n’est pas la liberté. Ma liberté à moi, ce serait de pouvoir écrire, publier sans avoir peur qu’un jour, quelqu’un de mon entourage se retrouve ici. Parce qu’il serait très facile pour qui me connait de m’identifier. Déjà il y a des photos de La Patte, de la vue depuis ma fenêtre, j’ai indiqué vivre à Lille. Ces détails là et bien d’autres peuvent me trahir. Je le sais.

Mais je sais aussi que je ne peux pas aller plus loin dans l’anonymat, parce qu’il y a forcément un moment où je vais avoir envie de vous parler d’un détail bien précis, un détail qui n’appartient qu’à moi.

Alors finalement ma liberté c’est quoi?
C’est peut être écrire cet article et me dire que si un proche le lit un jour, il comprendra mon secret et le respectera.

Et vous? Vous en avez parlé autour de vous de votre blog? Ça vous pose un problème l’anonymat?