Ce travail a l'intérêt énorme de soulever une question fondamentale. Le service public ne devrait-il pas être "réinventé" en demandant au citoyen d'y collaborer ? Accessoirement, cela ne serait-il pas un moyen de recréer une forme de lien social qui a disparu ces derniers temps ? De produire un peu d'une chaleur humaine dont nous avons tant besoin ? De nous sortir de notre égoïsme ?... Mais cette question en pose d'autres, qui mériteraient une autre étude :
- La "co production" du service public c'est la Big Society de M.Cameron. Cela me semble avoir fait un flop. Pourquoi ?
- En France, il y a une classe de protégés (héritiers, fonctionnaires...) et une classe flexible qui prend tous les chocs (chômage, impôts, panne de l'ascenseur social...). Cette dernière va comprendre ce projet comme une injustice supplémentaire. L'équivalent des workhouses anglaises dans lesquelles on faisait travailler les pauvres (assimilés à des criminels). Comment répondre à cette crainte ?
- Le livre dit que, de plus en plus, l'Etat nous demande un effort. Comme s'il s'agissait d'une tendance acceptée par le citoyen. Ce qui n'est pas le cas. Je crois qu'il estime, comme Stéphane Hessel, que la France n'a jamais été aussi riche. En conséquence de quoi elle devrait pouvoir se payer aujourd'hui ce dont elle avait les moyens hier.
- Un argument qui mériterait d'être creusé est que, justement, nous demandons aujourd'hui à l'Etat ce qu'il ne nous donnait pas hier. Or, ce faire est non seulement coûteux, mais surtout inefficace. Illustration : la santé dépendrait, selon une étude, à 15% des soins, et à 85% des conditions de vie. Ce qui laisse penser qu'une société un peu plus solidaire améliorerait notre santé tout en réduisant nettement nos dépenses médicales. D'autres sujets évoqués par cette note sont l'accompagnement des personnes âgées et le décrochage scolaire.