Cette année la rentrée et les couleurs de l’automne seront marquées par London Grammar et sa dream pop. Le trio londonien composé de Dot Major, Dan Rothman et Hannah Reid, nous livre un premier opus captivant et élégant, tout en finesse. Hey Now et Metal & Dust, nous avaient déjà conquis, et c’est non sans une certaine impatience que l’on attendait ce premier album.
If You Wait s’avère être un album fascinant aux accents solennels et énigmatiques, une invitation au voyage qui s’impose comme une évidence. On navigue entre les titres épurés et aériens qui n’en finissent pas de nourrir notre imaginaire et nos divagations, à la frontière du rêve et de la bizarrerie mélancolique. Dès le début la magie opère. On se laisse surprendre, bercer par la virtuosité et la quintessence des morceaux, emmenés par cette voix envoûtante tantôt cristalline et légère, tantôt grave et profonde, celle d’Hannah Reid, dont les magnifiques envolées lyriques ne laissent pas nos oreilles indifférentes. Et que dire de cette orchestration enchanteresse marquée par des sons de guitare qui ne sont pas sans rappeler The XX, notamment sur Strong ou Flickers, conférant à cet album minimaliste un je-ne-sais-quoi de doux et de posé ? Il se dégage de If You Wait une atmosphère particulièrement intrigante, mystérieuse et sombre, teintée d’une mélancolie mélodieuse dont seule Hannah Reid semble avoir le secret. Durant plus d’une heure on s’abandonne. Les morceaux s’enchaînent élégamment. On se laisse surprendre par la présence de ce piano qui se veut léger et lascif à la fois, qui donne de la gravité au morceau et le magnifie, notamment sur Interlude, If You Wait ou encore Wasting My Young Years, dont le clip reprend les codes de l’esthétisme vintage si chers à MS MR et Lana del Rey. A cela s’ajoutent quelques surprises de taille : une reprise éthérée de Nightcall de Kavinsky, et le titre Help Me Lose My Mind, déjà présent sur Settle, le premier album de Disclosure, dévoilé en juin.
If You Wait est assurément une des plus belles sorties du moment. Le groupe peut d’ores et déjà se targuer d’avoir réalisé un album mature et d’une grande richesse tant musicale qu’émotionnelle.