Lady C. est parisienne, ou plutôt elle vit à Paris, ce qui ne veut pas pas forcément dire la même chose, surtout pour quelqu'un qui aime jouer avec les mots.
Lady C comme l'odyssée d'une rencontre inscrite dans les annales tumultueuses et romantiques des années soixante-dixà repeindre le monde aux rouleaux des utopies,
dans les brumes de la nuit.
Souvent
les nuits.
Pour y voir
plus clair?
Paris by night
1-2-3
Around midnight
et Vues de son balcon;
quand les souvenirs accrochent la lumière.
illustration source: Toile
"La nuit je mens… Je mens énormément Je joue avec les images et le temps… La nuit, je m'ennuie alors, je joue et je ris Je mélange tout et je m'enfuis Sans âge, ni dommages je me fous du bruit Je monte le son
j'attends l'orage
Je choisis mes souvenirs Je cause cynique et ironique je ne veux pas m'endormir
La nuit je mens… à qui ? La nuit souvent, je ne dis que la vérité qui blesse je mal-adresse C'est ainsi…
La nuit je tout-dis et aussi je dédie… La nuit, je m'attarde je ne veux pas aller dormir c'est la mort qui va m'assassiner cette bâtarde sans pitié alors je fais durer…
La nuit je sue des drôles de rêves où je n'ai jamais mon âge ne suis pas tout à fait moi et pourtant… Drôle de passe-temps… La nuit, j'ai souvent dix-sept ans étonnant ? La nuit pèse lourd dans mon lit parfois… entre mes draps mon chat collé à moi que je n'ose déranger Pathétique, ou plutôt sympathique ? c'est selon l'angle de vision un peu biaisé La nuit je transpire je pense à ma mère mes frères et mes enfants La nuit, j'ai peur de m'endormir je côtoie des fantômes que je n'ai pas choisis Je suis terrifiée et le lendemain matin, j'ai tout oublié… La nuit peut-être que j'écris ou bien je crie…" -Lady C-
"La nuit n'est jamais noire, ici… La nuit est bleue-nuit comme un tango, un cargo qui tangue,
un paquebot élégant qui pourrait s'appeler France ou Normandie…
La nuit se défie du noir total de l'écran fatal, de la toile, c'est une encre qui s'écrit une ancre aussi… L'absolu contraire de la neige qui éblouit, réverbère et abrutit… La nuit, à Paris, réfléchit s'accroche aux vitres, aux lumières pèse aux épaules des insomnies et vampirise les songes des endormis. Elle porte un manteau d'étoiles une couronne lunatique et aime assez les hystériques… La nuit est bleue-nuit Ni noire, ni gris-souris… Elle floute les visages, gomme les âges, et aime toutes les folies Elle adoucit, elle swingue, l'été, la nuit au mois d'août, à Paris elle embrase tous les rêves de vacances de ceux qui ne sont pas partis… Le bleu-nuit c'est aussi ce vieux parfum appelé Soir de Paris, dans un flacon violet profond qu'aimait ma grand-mère tant aimée, à peu près de la couleur du rêveur et de la douceur d'une nuit d'été capable d'enrober le tout venant d'une beauté à bon marché…" -Lady C-
Sur mon balcon Tout se télescope, sans l'instrument, pas besoin de lui… C'est souvenirs et compagnie, envahissant et euphorisant… Il y a toujours de la musique pour accompagner. Il me faut la bande son, évidemment un peu décalée.
Certainement pas celle des années 80, ni 90, ni même 2000.
Les cassettes sont périmées, les bandes magnétiques se sont emmêlées…
Il reste peut-être quelque part un de mes journaux pour vérifier que j'ai bien été là, mais j'ai oublié les dates, ça s'est emmêlé comme les bandes et franchement c'est trop long à rembobiner. C'est un peu bordélique, psychédélique ou bien même… elliptique et épileptique. C'est le hic ! Sur mon balcon C'est selon l'angle de vision. Cette époque-là, ces images-là ont vécues… Il n'est pas exclu cependant, que cela ne puisse se recycler, se récupérer, se numériser… En ce qui me concerne, j'écoute en boucle la musique d'aujourd'hui…
Et pour tout vous dire… De la nuit, rien n'a apparemment changé…
La nuit d'une ville, c'est beau… ça brille. Jamais vraiment noire, parfois rose, comateuse, ô-rageuse, nuageuse, lumineuse ou brumeuse. Jamais profondément noire, plutôt bleue… La nuit est féminine, c'est un fait qui ne se discute pas quand bien même elle serait assassine… Pas d'étoiles filantes à Paris mais peut-être l'hélicoptère d'un Président… Un tout petit point qui s'agite lentement et s'abime, de droite à gauche, de gauche à droite il trace une ligne… Mais laquelle… C'est désespérant Monsieur le Président… Ou est-ce l'un de vos ministres qui s'énerve et perturbe mon ciel de nuit, mon ciel de lit, mon baldaquin, c'est troublant, parfois il est plus simple d'être franchement dans l'opposition… Je l'ai toujours dit… Et donc je vous pose la question, Monsieur le Président, en quoi était-ce une bonne idée pour moi d'avoir voté ? Je regrette mon drapeau noir, noir comme la nuit qui jamais ne l'est à Paris, noir comme nos jours et nos nuits à venir… Je regrette d'être encartée, j'ai la nostalgie de ma jeunesse et de ma liberté…"-Lady C- "PS. Vérifié dans mes journaux du passé, j'ai bien été vivante…"
"Le cargo que je vois de mon balcon tangue un peu au large, à 3 rues d'ici, ce paquebot élégant que j'appelle France ou Normandie…
La Tour Eiffel et son dernier étage est devenue mon phare et son laser le feu d'artifices de toutes mes nuits…
L'encre Bleue nuit
se laisse aller à divaguer, une autre ancre plonge au ralenti trop profond… Alors, je m'essaie au haïku ou à la poésie… J'oublie de manger sans rimes ni raison c'est trop de réalité… Et je ne voulais que du rêve, en couleur ou en noir et blanc et de la chaleur qui prolongerait mon été. Tard ce soir, à mi-nuit, me voici à la poursuite du trésor enfoui, celui de Rackamm le rouge, des Vingt mille lieues sous les mers, de la mer asséchée d'une l'Atlantide quelque part dans le désert, et de ses amazones guerrières, Mais lequel… Quand l'ai-je perdu de vue… Dans l'eau bénite de Lourdes mise en bouteille par cette gourde de Bernadette laquelle a rapporté des ponts d'or à l'Opus Dei et engrangé des miracles d'innocence perdue… Redonnez-moi mon désert et mon cœur de pierre… Il me semble que c'est plus facile ainsi de s'alléger l'esprit et de dormir la nuit…" -Lady C-illustration: source Toile
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.../...
"Ecoute-moi bien, dit Jacques en haussant le ton, il faut que t'arrêtes de penser que tout ce qui se passe sur cette putain de planète va dépendre de toi. On est adultes et vaccinés, à chacun ses responsabilités mon pote! D'un côté, tu veux faire une croix sur le passé, les camarades et la politique, de l'autre tu te noies dans la culpabilité, comme si t'avais trahi tout le monde?
Claudio l'interrompit en levant les mains.
-Du calme! Tu vas pas faire dans la psychologie maintenant!
-Et ta soeur! Explique-moi pourquoi tu t'es mis à chercher Perico au lieu de laisser tomber tout ça et de te foutre royalement de ce qui pouvait arriver! C'est bien parce que ton grand cynisme, c'est de la frime et que t'es au contraire bourré de morale!
Claudio enleva ses coudes de la table et se redressa sur la chaise. il était plutôt stupéfait et ne trouvait rien à dire; il commanda deux autres bières, alluma une cigarette alors que la précédente se consumait encore dans le cendrier, quasiment intacte. il secoua la tête, avec un demi-sourire.
-Rien à faire, même les vrais durs ont appris à parler...
.../..."
extrait de: "Les habits d'ombre"- Cesare Battisti-Série noire- Editions -Gallimard