Lu sur le Salon Beige :
Interrogé dans La Croix, l’abbé de Tanoüarn (IBP) réagit aux propos du pape sur le « vetus ordo » :
« Les traditionalistes peuvent avoir des raisons d’être inquiets puisque, dans ce long entretien, le pape François taxe d’idéologie toute crispation restaurationniste. Il émet par ailleurs un jugement, très implicite certes, mais guère valorisant, de Benoît XVI, lorsqu’il dit que le choix de son prédécesseur d’accorder aux traditionalistes le motu proprio fut “un choix prudentiel, lié à quelques personnes de son entourage”…
Son allusion claire au discours du pape émérite du 21 décembre 2005 sur l’herméneutique de rupture et l’herméneutique de continuité n’est guère plus encourageante : il y a dans ce texte, me semble-t-il, une véritable prise de position du pape François, pour qui le concile Vatican II induit une nouvelle épistémologie du christianisme, fondée sur l’actualisation.
La question est de savoir maintenant si les traditionalistes sont restaurationnistes ou non. Le pape peut leur donner une leçon opportune. À eux de prouver qu’ils sont fils de leur temps et participent à l’élan de la nouvelle évangélisation. Se montrer restaurationniste serait suicidaire. En revanche, si les traditionalistes ne sont pas partie prenante de la révolution chrétienne que le pape veut instiller, je pense qu’elle manquera de structures, de formes. En parlant de vetus ordo, de “vieille messe”, le pape semble nous condamner au musée : c’est à nous de faire la preuve de notre jeunesse. »
Le dynamisme des instituts traditionnalistes (une vingtaine d’entrée au séminaire européen de la Fraternité Saint-Pierre dont une douzaine de Français) ou même « classiques » (31 nouveaux séminaristes pour la Communauté Saint-Martin cette année) sont une certaine preuve de la jeunesse de ce courant au sein de l’Eglise.