Après le rouleau compresseur politico-médiatique qui a suivi l'adoption de la loi Maillié, et hormis quelques cas isolés de patrons ultra-libéraux comme celui de Bricorama, force est de constater que le travail dominical fait l"unanimité contre lui.
Même chez les patrons.
Le Pays, journal local du pays de Belfort, a interrogé deux patrons de supermarchés sur le travail dominical. Leur constat est sans ambiguïté à tous les niveaux :
- sur le volontariat des salariés :
« Ils n’en ont pas envie, même payés double. Vous savez la période des fêtes est un moment tendu dans les magasins : la charge de travail est très importante. Et puis les gens ont des familles, ils ont envie d’en profiter. »
- sur les périodes des fêtes :
« Avant les fêtes, ouvrir le dimanche n’est donc pas une bonne idée. Hormis quelques cas particuliers, quand Noël tombe un lundi par exemple « pour pouvoir évacuer le stock de frais »»
- sur le reste de l'année :
Quand les supermarchés de Dampierre-les-Bois ont commencé à ouvrir les dimanches il y a deux ou trois ans. Il s’est un peu inquiété des conséquences sur son chiffre d’affaires. « Mais force est de constater que je n’ai rien perdu. »
- sur les ventes :
« vous savez, ce qu’on vend un dimanche, on ne le vend pas le samedi ou le lundi… »
Et de conclure :
« Il faudrait que personne n’ouvre le dimanche. Les gens ont assez de temps pour faire leurs courses le reste de la semaine. Prenez l’exemple de la Suisse… »
Inutile de dire que le pouvoir rose et vert pâle devrait être davantage à l'écoute de ce genre de patrons et des organisations de salariés qui connaissent la réalité au lieu de prendre ses ordres au siège du MEDEF... et de lui rappeler que la proposition de loi du Front de gauche visant à garantir « le droit au repos dominical », votée au Sénat en 2011, attend d'être adoptée à l'Assemblée nationale !