Le Péril Jeune

Publié le 22 septembre 2013 par Olivier Walmacq

genre: comédie dramatique
Année: 1994
durée: 1h45

l'histoire:Quelques jeunes hommes se retrouvent plusieurs années après avoir quitté le lycée. Ils assistent pendant son accouchement la compagne de leur meilleur ami, mort une semaine auparavant d'une overdose. C'est pour eux l'occasion de confronter leurs souvenirs.          

la critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, Le Péril Jeune, réalisé par Cédric Klapisch en 1994, est un téléfilm issu d'une collection commanditée par la chaîne Arte, et intitulée Les Années Lycée. Contre toute attente, cette comédie dramatique remporte un vif succès et bénéficie d'une sortie au cinéma en 1995.
Il s'agit également du tout premier long-métrage du cinéaste. Impossible de ne pas y voir un film autobiographique, tout du moins personnel, tant Cédric Klapisch semble nostalgique par rapport à ses propres années lycée.

Au niveau de la distribution, Le Péril Jeune réunit Romain Duris, Vincent Elbaz, Nicolas Koretzky, Julie-Anne Roth, Hélène de Fougerolles, Elodie Boucher, Elsa Faulkner et Jackie Berroyer. Le titre du film fait évidemment référence au "Péril Jaune".
C'est aussi la réplique d'une personne âgée entrant dans une boulangerie: "C'est plein de jeunes ici. C'est le péril jeune". Le Péril Jeune fait partie de ces succès surprise et inattendus, à tel point que certains évoqueront par la suite un film générationnel.

Pourtant, à la base, le scénario est plutôt simpliste et se résume à une réunion entre d'anciens potes de lycée qui évoquent leurs jeunes années. Attention, SPOILERS ! Les retrouvailles après dix ans de quatre amis qui furent lycéens de terminale au printemps 1976.
Ils se retrouvent à l'hôpital pour l'accouchement de la femme de celui qui fut le cinquième de la bande et qui est mort quelques semaines plus tôt d'une overdose. C'est l'occasion pour eux de se remémorer les souvenirs des années de lycée, sur fond de révolte étudiante, de drogues, d'amour et de rock, des domaines pas forcément au programme.

Au niveau de la réalisation, pas grand chose à signaler. Sur le fond, on se croirait presque dans une sorte de documentaire, filmant plusieurs moments de la vie lycéenne d'un groupe d'adolescents en révolte contre le système. Si aucune date n'est mentionnée, l'action du film se déroule probalement en 1976, voire 1977. La société française connaît de profonds bouleversements.
1968 est passé par là. Nos jeunes protagonistes parlent toujours de révolution et rêvent de changer notre société, toujours en proie à de profondes mutations.

C'est aussi le début du déclin d'une certaine jeunesse, qui commence à souffrir du chômage et de l'incompréhension d'un monde adulte et hostile. Inutile ici de rechercher le moindre artifice. La mise en scène est volontairement simpliste.
En vérité, Le Péril Jeune doit beaucoup à la qualité de son interprétation. Là où certaines productions auraient sombré dans le teen movie bourré de clichés, Le Péril Jeune se veut être le plus réaliste possible. Impossible de ne pas s'identifier aux différents protagonistes.
L'ambiance est assez familière et chacun se reconnaîtra un peu dans chacun des personnages et des différentes anecdotes qui nous sont contées: les profs débiles, les fêtes du samedi soir, la tension avant le bac... Tous ces éléments font penser à une sorte de document fiction néanmoins intelligent et d'une grande sensibilité. Ce qui permet d'oublier le traitement un peu primaire du scénario.
Au final, ce film ne fait que décrire le passage difficile de la vie adolescente à la vie adulte, rythmée par le travail, le stress et nos anciens souvenirs de lycéen. La belle époque en fin de compte !
Après, personnellement, je ne considère pas ce long-métrage comme une référence majeure ni comme un film culte, juste comme un très bon film français. C'est déjà pas mal.

Note: 15/20