Sous la terre, Courtney Collins, Buchet-Chastel.

Ebouriffant et haletant. Nous sommes en 1920 dans le bush sauvage australien. Les hommes élèvent des troupeaux et ils vivent, mangent et dorment avec leurs bottes et leur fusil. La femme n'a pas d'autre place que celle de bonne à tout faire. La violence règne au quotidien sans crainte d'être sanctionnée. C'est dans ce climat de brutalité que Jessie a été vendue adolescente par l'administration pénitencière à Fitz, voleur de chevaux alcoolique et violent. Elle grandit dans la haine et la rébellion devenant elle-même une voleuse et dresseuse de chevaux hors pair. Un jour l'occasion est trop belle, elle prend la poudre d'escampette sans omettre de liquider son sinistre mari avant et son bébé par la même occasion. C'est ce bébé mort, et sous la terre, qui nous parle avec amour de sa mère et nous raconte sa cavale héroïque à travers le bush. Inspiré par la vie de la première femme bushranger, ce premier roman passionne totalement. La construction originale (c'est le bébé qui est le narrateur), l'écriture poétique, la nature splendide et cruelle, laissent KO mais séduit. Le roman accompagne encore longtemps après sa lecture. Pour amateur de grands espaces, de liberté et d'émotions fortes.

Sous la terre, Courtney Collins, Buchet Chastel. Merveilleusement traduit de l'anglais (Australie) par Erika Abrams.348 p 21€. En vente chez Lilly in the Vallée, bien sûr.

Courtney Collins, vit en Nouvelle Galles du Sud (Australie) où elle a grandi. "Sous la terre" est son premier roman. Les droits cinématographiques ont d'ors et déjà été vendus.