Comme beaucoup de personnes (je pense), j’ai d’abord découvert La couleur des sentiments grâce au film magnifiquement interprété. J’ai adoré le film, il fallait absolument que je connaisse le roman.
Synopsis
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l’a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Mon avis
Entre la version papier et la version grand écran, je ne saurais dire la quelle je préfère, tant elles sont bien maîtrisées toutes les deux.
Mais pour l’heure, je vais m’attarder sur mon ressenti par rapport au roman.
L’histoire, c’est donc celle de Skeeter, une blanche de bonne famille qui se voir servir par des bonnes noires. Nous sommes dans les années 60, et cela n’a rien d’extraordinaire en Amérique.
Mais les consciences commencent à changer… surtout che Skeeter qui va se remettre en question, va affronter la réalité qu’est celle des noirs américains. Et pour cela, quoi de mieux que de recueillir les témoignages directs de ces derniers ?
Au début de ma lecture, j’ai parfois fait le parallèle entre La couleur des sentiments et Une saison blanche et sèche d’André Brink, en ce sens où tous deux ont pour but de mettre en avant les lois anti-raciales de leur pays respectif. Avec cette différence que dans le roman d’A. Brink, la notion de dénoncer m’a semblée plus incisive, plus crue. Le ton employé dans La couleur des sentiments m’a paru plus comme étant une prise de conscience amenant à un changement de mentalité qu’à une dénonciation ou une révolte pure et simple. Même si, à n’en pas douter, Skeeter est une révoltée.
Il est clair que le ton, non pas léger, mais emprunt d’un certain humour y est pour beaucoup dans la réussite de ce roman. Bien sûr, qui a vu le film a en tête les péripéties de Minnie (vous savez, le fameux gâteaux ^^). Et bien je vous assure que dans le livre, c’est tout aussi croustillant. Enfin, si je puis dire !
J’ai beaucoup apprécié le personnage d’Aibileen chez qui l’ont voit transparaître toute cette sagesse et ce détachement sur ce monde si cruel avec elle. Enfin, jusqu’à un certain point.
J’ai également beaucoup aimé le personnage de Celia Foote, en un sens, une des précurseurs de ces changements dans cette société, mais sans le savoir. Parce que Miss Celia, elle s’en fiche de la couleur de peau.
L’histoire est bien sûr révoltante, d’autant plus qu’elle s’inspire de faits réels. Elle nous donne à voir une mentalité peu glorieuse à une époque pas si éloignée que cela, tout de même ! Pour autant, je n’ai pas eu l’impression de lire un roman « bien pensant » se contentant de séparer les personnages en gentils noirs et méchants blancs. Le genre de truc dont j’ai horreur….
Ici, on sent sourdre la colère de ces bonnes noires, on assiste à ces réunions de blancs qui se pensent supérieurs aux autres races, car cela a existé ! Mais il y a beaucoup plus que cela dans ce roman, et c’est pour ça que je l’ai tant apprécié.
Si je devais faire un reproche à ce roman, ce serait en ce qui concerne la vie amoureuse de Skeeter. A mon sens, elle parasite parfois la trame de l’histoire, et je suis persuadée que, sans l’enlever complètement, retirer quelques scènes inutiles n’auraient en rien changer la qualité de ce roman.
En conclusion, je vous conseille fortement ce livre.
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