Tout d'abord, au chapitre des similitudes, on retrouve l'organisation des multiples espaces : les salons conseils pour les rendez-vous privés avec un conseiller (et, éventuellement, un expert accessible en visioconférence), le coin thématique, à vocation didactique, consacré actuellement au paiement sans contact, le "lounge" pour, par exemple, patienter en lisant une revue sur les tablettes en libre service, le mur digital, présentant l'offre de la banque sous une forme ludique grâce à son interface gestuelle…
Le "18 Quai" reprend donc la combinaison déjà connue d'exposition de technologies et de lieux conviviaux d'échange avec les conseillers. Elle est d'ailleurs totalement en phase avec l'ambition affichée par BNP Paribas pour cette initiative, également identique à Rennes et à Paris : proposer une nouvelle approche de la relation bancaire et faire découvrir et tester des innovations à ses clients (ce qui est présomptueux pour une institution financière, soit dit en passant).
Une inflexion semble cependant se dessiner dans la stratégie de la banque lorsqu'elle met en avant sa volonté de faire de cette agence un espace de partage local. Elle insiste ainsi sur son ouverture à tous les publics, pas seulement aux clients, à qui elle proposera des conférences et ateliers d'information gratuits, des expositions destinées à valoriser des initiatives artistiques, culturelles, sociales… La "table d'hôtes" est même prête à accueillir quiconque souhaite disposer d'un endroit calme pour travailler ou lire la presse.
La démarche prend de cette manière une direction plus pragmatique par rapport à la simple opération de prestige que constituait (à mon avis) l'ouverture du 2 Opéra. Si les promesses sont effectivement tenues et en y ajoutant encore un peu plus d'ouverture (par exemple aux entrepreneurs régionaux), le "18 Quai" pourrait alors devenir un véritable lieu de rencontre entre les acteurs locaux (y compris ceux de la banque, naturellement), à l'image de ce que développe Umpqua aux États-Unis.