Ça ne marchera pas, les gens ne vont va pas se déplacer longtemps pour acheter des bouquins ou se faire conseiller alors qu'ils trouvent les mêmes conseils en plus longset plus variés sur le Net et y dégotent les bouquins, papier ou numérique, biens planqués avec leur bécane, au fond de leur grotte, au chaud . Les libraires, c'est fini.
C'était déjà fini, on comptait sur les doigts d'un main dans un département les vrais libraires, mieux, les libraires qui ne faisaient pas que mettre en avant les nouveautés des multinationales du papier imprimé - Galli, Grass, Seuil, Hache..., en packaging placardés de photos racoleuses et plantés à l'entrée des rayons, pour qu'on se casse inévitablement la gueule dessus.
Faut arrêter avec les caprices indolents des connards à plus de cinq mille euros par mois qui dissertent noblement sur la librairie, pour raison nécessaire qu'ils ont l'habitude d'aller parader, comme des crétins friqués qu'ils sont, dans leur obscure échoppe des quartiers de Paris qu'ils définissent comme fréquentables, c'est-à-dire une poignée d'arrondissements entourés de barbelés et de miradors bleus. Au-delà ils ignorent pire que Colomb ; c'est la brousse basanée, pire, la puante armada des pauvres en survet Lidl.
Ce qui importe, c'est le livre, numérique ou pas. Qualité maximale pour prix minimal. Un bon sens qui ne rentre pas dans la têtes plates des marchands de culture.
Déjà si ces même connards à plus de cinq mille euros par mois dirigeant la grasse édition et le Medef attenant nommé SNE, vendaient les bouquins MOINS CHER, ils gagneraient du lectorat chez les pauvres, et pas qu'un peu. Le problème de leurs cervelets Flamby, astiqués par tous les larbins à micro de Rance-cul à Rance-interlope, en passant Skaï-mes-couilles et Yourope ou FranceTéléRation, c'est qu'il ne peuvent même pas supporter l'idée du pauvre, du popu, du sauvage sans cervelle et sevré, quelle horreur, des réflexions académiques aussi merdiques, à l'ouest et consensuelles que possible que nos amis ont la bonté de leur délivrer.
Non, j'exagère un tantinet. En fait l'amicale des crétins du village des Prouts peut imaginer, et même parfois rêver le monde. Ce qu'elle veut, la tribu des bourrés de klichés et de thunes, sa vraie volonté c'est casser du pôv con, le renvoyer dans sa merde imagée et rester, entre connards à plus de cinq mille par mois, à regarder crever doucement la librairie, comme en leur temps les disquaires. Genre, la vie, la mort à Venise, une œuvre d'art, mon dieu quelle tristesse, monsieur François, n'est-il pas Mme Aurélie ?...
Ainsi lesté d'une dose convenable d'empathie posthume et de mélancolie soigneusement calibrée pour passer chez Fredo, le fils de Tonton revenu faire « Bonsouarre », ils oublieront très facilement que les libraires vont crever aussi et grandement grâce aux connards à plus de cinq bâtons par mois..
Grâce au marché promu par eux, grâce aux grandes surfaces qu'ils ont semées sur le tout pays, moyennant quelques tonnes d'euros under ze table. Lesquelles grandes surfaces pour les boeufs vendent des crottins argentins en promo avec le dernier Darrieusecq ou l'ultime opus Levy, voire avec le définitif « La cuisine en dix casseroles ».
Grâce encore à cette volonté perpétuée de booster à coups de packaging et autres délires comptables des assemblages de papier qu'ils osent appeler livres et qui rendent d'emblée les libraires caducs, parce que à propos de crottes on ne conseille pas, on vante encore moins. On compte.
Dernier conseil à nos pauvres libraires avant fermeture définitive. N'oubliez pas de supplier, ni de hurler à la mort. Le panache c'est important, pour un plan social bien négocié.