21 septembre 2013
Dès le départ, nos savons qu'il s'agit d'une histoire vraie ...
En 1948, Jimmy Picard, un Indien Blackfoot ancien démineur en France, est soigné à l’hôpital militaire psychiatrique de Topeka, au Kansas, où sont traités les vétérans atteints de traumatismes neurologiques ou psychiques. Jimmy souffre de violents maux de tête, et il lui arrive parfois de ne plus rien voir ni entendre, et, dans ces moments-là, il s'enivre. Les médecins échouent à trouver les causes profondes de ses souffrances et décident de faire appel à Georges Devereux – anthropologue et psychanalyste français, spécialiste des cultures amérindiennes ( 1908 - 1985) – qui pourtant n'est pas recommandé par ses confrères et connaît à New-York où il a émigré, des difficultés financières. Il va s'attacher à ce seul patient, espérant saisir ainsi une occasion de se voir confier un poste permanent dans cet hôpital.
Par le biais de sa profonde connaissance de la langue et des traditions des tribus indiennes, Georges Devereux établit une relation de confiance avec cet unique patient. Au fil des séances, celui-ci se livre de plus en plus, racontant ses rêves et se remémorant des souvenirs profondément enfouis, une culpabilité qui le rend malade.
Entre le psychanalyste et le psychanalisé, on ne sait plus très bien qui analyse l'autre … Car le thérapeute a, lui aussi, de lourds secrets. Mais le résultat sera à la hauteur : les douleurs et les cauchemars de Jimmy vont s'estomper et il retrouve confiance en lui. Georges Devereux, lui, écrit la relation de ce cheminement, qui le rendra célèbre.
L'interprétation par Mathieu Amalric et Benicio Del Toro est sensible, crédible, splendide. La reconstitution du milieu psychiatrique américain des années 50 tout à fait convaincante et, malgré quelques longueurs, le film est attachant d'un bout à l'autre.
Une belle histoire, optimiste, qui montre à la fois la spécificité des traditions indiennes et l'intégration de ces Américains longtemps méprisés mais qui furent souvent des héros de guerre.